Des clubs à l’arrêt, des partenaires aux aguets

Privés de compétition depuis le début de l’automne, le Stade poitevin hockey, Grand Poitiers hand 86 et le Stade poitevin rugby s’efforcent de maintenir le lien avec leurs partenaires. Sans toutefois pouvoir leur promettre un retour au jeu, faute de visibilité.

Arnault Varanne

Le7.info

Au siège du Stade poitevin rugby, à Rebeilleau, le temps s’est comme arrêté. Quelques sacs attendent le passage de joueurs de la « Une ». Sur la table de réunion, il reste aussi un coffret gourmand que Jérémy Bellefet est fier de présenter. « Nous avons acheté des produits (café, thé, bières, vin) à des entreprises locales et ces packs ont ensuite été offerts à nos partenaires ou vendus aux parents de joueurs », abonde le commercial du club. Le dernier match du Stade remonte au 11 octobre. Le suivant, face à Antony, a été annulé pour cause de cas de Covid dans les rangs de l’équipe parisienne. Depuis, c’est morne plaine. « L’ambiance est morose et c’est compliqué. Nous ne pouvons pas honorer les contrats de partenariats privés en termes de visibilité, d’hospitalité... », déplore l’agent commercial qui « maintient le lien » avec les entreprises et leur apporte son soutien.

« Dans le flou total »

A l’arrêt aussi depuis la mi-octobre, le Stade poitevin hockey club déplore de ne « pas avoir de spectacle à proposer ». C’est d’autant plus dommageable que les Dragons ont bâti un budget en D2 qui repose sur « 80% de partenariats privés. On se rend compte avec la crise sanitaire que c’est un point de fragilité », admet Ronan Nedelec. Le président du club ajoute que certaines entreprises pistées n’ont pas donné suite faute de visibilité. « On est dans le flou total, avec une Fédération qui avait prévu un redémarrage le 30 janvier, ce qui est totalement impossible. Elle voulait caler quinze matchs de février à mai. Cela part d’une bonne intention, mais il faut être réaliste... » Ronan Nedelec refuse en outre de dépenser « plusieurs milliers d’euros pour aller jouer à Colmar ou Morzine » en n’ayant aucune ressource en face avec des matchs à domicile à huis clos.

Un projet pas 
remis en cause

L’autre promu de l’intersaison 2020, le Grand Poitiers 
hand 86, compte dans ses rangs trois salariés -l’entraîneur et deux joueurs-... tous au chômage partiel. Et attend des nouvelles de la fédération « qui ne s’est pas manifestée depuis fin novembre », dixit Jean-Marc Mendès. Le président du GPH 86 envisage un éventuel redémarrage en Nationale 1 « autour du mois de mars. Il y a des formules à imaginer, une saison qui s’étalerait jusqu’en juin 2022 par exemple ». S’il est « dans le brouillard » d’un point de vue sportif, l’expert-comptable y voit plus clair avec ses partenaires privés (180 000€ sur 420 000€ de budget). « On a peu de dépenses en termes de déplacements et d’arbitrage. Les entreprises continuent de nous suivre, sachant qu’on communique sur ce qu’elles font. Je vois cette crise comme une parenthèse qui ne remet pas en cause notre projet. » Une question affleure cependant : jusqu’à quand ? Car les recettes liées à la billetterie et aux partenariats privés risquent faire défaut encore plusieurs mois. Au moins le temps que les effets de la vaccination à grande échelle se fassent sentir.

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