Artnestine au nom des femmes

Raconter les femmes illustres du Poitou et des Charentes à travers des visites, des podcasts et, à terme, une appli mobile, telle est l’ambition d’Artnestine, une toute jeune association créée par d’anciennes étudiantes de Poitiers.

Claire Brugier

Le7.info

« Bienvenue sur le podcast du collectif Artnestine. Ici, nous vous parlerons des femmes qui ont marqué l’histoire du Poitou-Charentes. » Ainsi débute chaque podcast de la chaine YouTube d’Artnestine. Sans aucune velléité féministe mais avec une vraie curiosité, le collectif, récemment devenu association, a décidé de faire résonner en podcasts mais aussi sur son site Internet, sur les réseaux sociaux et, à terme, sur une appli mobile, les noms des femmes que l’histoire a oubliées. Inspirée par l’initiative d’Heidi Ewans, fondatrice de Women of Paris, la démarche d’Artnestine a débuté par des visites. Aujourd’hui, elle s’accommode de tous les supports. Elles et il en vérité.

Noémie Villeneuve, Emilie Le Guiniec et Margaux Moindron, trois anciennes étudiantes du master « patrimoine, musées et multimédia » (2014-2015) de Poitiers, ont en effet été rejointes depuis peu par Nicolas Barrault-Baudy. « Nous avions toutes -tous désormais- une expérience professionnelle dans la médiation culturelle. Les visites permettent d’attirer le public et de valoriser les territoires, notamment ruraux. » Mais quelques mois seulement après sa création, en octobre 2019, Artnestine a été confrontée à la crise sanitaire. « Cela nous a obligé à réfléchir à d’autres supports de communication. Les premiers podcasts ont été diffusés lors du premier confinement », souligne Noémie. A raison d’un enregistrement par mois, la chaîne YouTube d’Artnestine gagne doucement en notoriété. « Attention, on n’a pas des millions d’abonnés ! plaisante la présidente, mais on a doublé notre nombre de vues. "

Travailler avec des acteurs locaux

En un an de recherches, Artnestine a déjà identifié près d’une centaine de figures féminines. Marguerite Gurgand, Simone Louise des Forest, Jane Rogeon, Léodile Béra, Marie de la Tour d’Auvergne… « Il y a des écrivaines, des sportives, des journalistes, des photographes, des conteuses, même une actrice pornographique de Charente-Maritime, sourit Noémie, fière de cet éclectisme. Cela va de saintes du Ier siècle après JC à des femmes contemporaines des années 80, 90... » Feu des contemporaines pour être précise.

Artnestine ne connaît de limites que géographiques mais l’association, en quête de bénévoles, espère un jour repousser ses frontières pour ressusciter dans la mémoire collective les femmes illustres d’autres départements. « Nous souhaitons également pouvoir collaborer avec des acteurs culturels locaux : musées, offices de tourisme, collectivités… L’idée n’est vraiment pas de travailler dans notre coin. » Courant 2021, Artnestine prévoit de lancer un financement participatif pour concrétiser son projet d’appli géolocalisée, nourrie de l’histoire des femmes et du patrimoine bâti local. A suivre donc.

Plus d’infos sur artnestine.fr et sur les réseaux sociaux.

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