Le cycle vertueux de la lessive écolo

A Chauvigny, Gaël Perréon a repris la recette de sa grand-mère pour fabriquer une lessive écologique à base de cendre de bois récupérée dans les pizzerias 
de la Vienne.

Romain Mudrak

Le7.info

Sabrina sonne à la porte de l’atelier-garage de Gaël Perréon à Chauvigny. Elle tient l’épicerie associative La Grange ouverte, à Romagne. Sa petite boutique cherchait un fabricant local de lessive écologique. « Finalement c’est ma mère qui a vu le reportage sur Gaël dans Envoyé spécial ! ». C’était le 7 janvier. Et autant dire que ce documentaire sur les « agriculteurs heureux » a dopé l’activité de A la baloère, qui signifie Au fil de l’eau en patois saintongeais. Le soir même, le jeune chef d’entreprise a reçu des dizaines d’emails de magasins de producteurs lui proposant de distribuer son produit miracle. A tel point qu’il a dû recommander des palettes de bouteilles vides pour accélérer la production.

Plus c’est sale,
 mieux ça lave !

Sa lessive liquide est obtenue à partir de cendre de bois. En résumé, une fois mélangée avec de l’eau, elle se transforme en potasse qui est ensuite filtrée à plusieurs reprises (retrouvez la vidéo sur le7.info). « Ma grand-mère utilisait déjà cette méthode. La saponification s’effectue au contact de la graisse. Autrement dit, plus le linge est sale, mieux la lessive nettoie. » Gaël Perréon a réaménagé son garage avec beaucoup d’ingéniosité. Le tamis qui retient les plus gros grains de charbon est fait maison. Le mélangeur est adapté à sa perceuse et il a même bricolé une chèvre (pas l’animal !) de levage pour éviter de porter les charges lourdes.

Chaque mercredi, il part approvisionner une quinzaine de commerçants(*) avec sa Twingo et en profite au retour pour récupérer les cendres de plusieurs pizzerias de la Vienne et de particuliers. Une fois filtré, le résidu sert d’engrais dans les Vergers de la Molle, à Chauvigny. « Et moi ensuite, je mange les pommes ! », plaisante Gaël. Un exemple de circuit vertueux. « Tout ce que je veux maintenant, c’est me sortir un salaire », poursuit le quadragénaire, ancien fauconnier des Géants du Ciel. Sa capacité de production hebdomadaire de 100 litres devrait très vite doubler.

(*) La liste est sur alabaloere.com

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