Le nombre d’élèves qui suivent des cours à la maison a doublé entre 2019 et la fin 2020. Un autre effet inattendu de la crise sanitaire.

Romain Mudrak

Le7.info

C’est une tendance nationale… L’instruction en famille (IEF) progresse quasiment partout. Dans la Vienne, le nombre d’élèves du premier degré qui suivent des cours à la maison a doublé ces derniers mois. Ils étaient autour de 80 en 2019 contre plus de 170 à la fin du premier trimestre. Les chiffres restent marginaux par rapport aux 33 000 écoliers fréquentant les maternelles et élémentaires du département. Mais ce phénomène marque une autre conséquence de la crise sanitaire. « La très grande majorité des familles continue de faire confiance à l’école publique, mais il y a eu un effet Covid », souligne le directeur académique des services de l’Education nationale pour la Vienne, Thierry Claverie. Pour le reste, difficile de connaître précisément les raisons de leur décision. Certains parents ont pu trouver le protocole sanitaire trop strict, d’autres pas assez. Lorsque le masque est devenu obligatoire à partir de 6 ans, on se souvient que les réactions ont été vives.

Ces élèves reviendront peut-être dans le giron de l’école publique à la fin de la crise. Mais pour le moment, ils se retrouvent déscolarisés, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont lâchés dans la nature. Les familles ont choisi une pédagogie alternative. Certaines utilisent les ressources du Cned à leurs frais. L’inspection académique vérifie chaque année que l’enfant acquiert des connaissances. La loi contre les séparatismes -renommée loi « confortant les principes républicains »- devrait obliger les parents à demander une autorisation et à motiver ce choix (contre une simple déclaration actuellement). Selon le dernier comptage, l’IEF concerne environ 60 000 élèves en France, dont la moitié pour des raisons de santé.

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