Son échappée dans la Vienne

Passionné d’histoire et de vélo, Jean-Luc Métayer a replongé dans les archives du Circuit de la Vienne. Il retrace les quarante-et-une éditions (1922-1971) de cette épreuve mythique dans un livre richement illustré.

Romain Mudrak

Le7.info

A 13 ans, Jean-Luc Métayer a eu une révélation : « C’est en voyant Anquetil à côté de moi au critérium de La Trimouille que j’ai voulu faire de la compétition. » Le jeune homme s’engage rapidement dans le club cycliste de Lussac-les-Châteaux. Malheureusement, un souci cardiaque l’oblige à renoncer à ses ambitions dès l’âge de 18 ans. Peu importe, la passion est là. Il continue de rouler en amateur et ne manque pas une arrivée dans la Vienne. Une fois à la retraite, cet habitant de Verrières décide de compiler les archives de ces grandes courses qui l’ont tant fait rêver. Le Grand prix de La Trimouille évidemment, là où tout a commencé, a donné lieu à un ouvrage (édité chez Le Pictavien) en 2013. Celui de Brigueil-le-Chantre -« les coureurs passaient chaque année devant chez moi »- a été au centre d’un deuxième livre auto-édité en 2016. Aujourd’hui, il rend hommage à la course la plus mythique jamais organisée sur notre territoire : le Circuit de la Vienne.

« J’ai consulté toute 
la presse »

Le Vélo-club de Châtellerault crée le Circuit de la Vienne dans un « climat délétère » pour « asseoir sa suprématie » sur l’autre club bien connu de la ville, La Pédale châtelleraudaise. De 1922 à 1971, les plus grands se disputeront le trophée, d’Anquetil à Bernard Thévenet en passant par le Chauvinois Michel Grain, vainqueur en 1966. Dans son livre grand format, Jean-Luc Métayer restitue l’histoire des quarante-et-une éditions avec les itinéraires, les listes d’engagés, les classements, beaucoup de photos et des témoignages de participants, qui faisaient parfois 75km à vélo rien que pour se rendre au départ de la course ! Et pareil au retour. « Je suis un passionné de vélo et d’histoire, raconte l’auteur. J’ai consulté toute la presse de l’époque aux archives, j’ai aussi rencontré la belle-fille du premier vainqueur, Maurice Penasson. »

Attention, Jean-Luc Métayer vous parle d’un temps où les coureurs cyclistes n’avaient pas d’oreillette, ni même de mécanicien derrière eux. Chambre à air sur les épaules, ces forçats de la route usaient leur cuissard sur des montures presqu’aussi lourdes qu’eux. Aujourd’hui, les conditions sont plus simples pour les cyclistes amateurs comme lui. L’hiver, il parcourt entre 50 et 70km deux fois par semaine avec ses amis du club de Lussac. A 64 ans, ce retraité d’EDF a la santé. Récemment, il a effectué l’étape du Tour dans les Alpes, Bordeaux-Paris, l’Ardéchoise ou encore Bordeaux-Sète. Autant d’épreuves mythiques qui pourraient être le sujet de futurs ouvrages.

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