Ils ressuscitent les pratiques oubliées

Toutes les semaines, à l’initiative d’un couple de Poitevins, des internautes se retrouvent en visio autour d’initiatives et pratiques oubliées qu’ils souhaitent partager. Ou comment l’ancien monde revient en force grâce au Web 2.0.

A Poitiers, Didier Seguin est propriétaire d’un gîte rue de la Martinique, rénové dans le style des années 50. Ne croyez pas qu’il est plongé dans le monde d’avant-hier. Quoique... Avec Jean-François, Patricia et Véronique, son épouse, il a donc eu l’idée de lancer un site Internet au nom explicite : initiatives-et-pratiques-oubliees.hubside.fr. Sur le nouveau portail, les astuces jardin côtoient les conseils bien-être, photos, loisirs-bricolage, musique... « Nous sommes tous des apprenants, nous avons tous des connaissances à partager », assure Didier. A fortiori des trucs et astuces passés aux oubliettes et qui, pourtant, collent parfaitement avec l’époque « nouveau monde ».

Histoire de partager, les instigateurs du site ont aussi initié un rendez-vous fixe, le mardi, en visio (sur Zoom), entre 19h30 et 20h30. La présentation du thème du jour dure 30 minutes, les échanges entre les participants autant. Les sept premières visios ont rassemblé une cinquantaine de personnes. La semaine passée, un trentenaire a par exemple plongé son auditoire dans l’univers des jeux vidéo des années 80-90. Avec un focus sur les premiers ordinateurs Commodore 64, le jeu Pacman, les pixels... « L’idée, insiste Didier, c’est vraiment de partager ses connaissances, ses idées. »

« Plein de trucs à apprendre ! »

Dans le jardin, certains ateliers virtuels ont focalisé l’attention sur la manière de cultiver le sien... sans outils spécifiques. « Moi qui me suis mis à la permaculture il y a cinq ans, j’ai encore plein de trucs à apprendre ! », ajoute le Poitevin, dont la philosophie tient en une expression : partager. « Et éviter le zapping permanent d’un site à l’autre. » Créer du lien, partager des savoirs, donner, recevoir... initiatives-et-pratiques-oubliees.hubside.fr fourmille de contributions. Chacun peut d’ailleurs s’inscrire simplement par courriel et suggérer de nouveaux thèmes à aborder. Le maître des lieux promet de multiplier les salons virtuels en cas de forte affluence. Avant de multiplier les rencontres réelles lorsque la crise sanitaire sera derrière nous.

« La vie de demain, ce n’est pas gagner plus d’argent, mais revenir à une vie normale, apporter du sens », se persuade Didier Seguin. Une Webradio lui a d’ailleurs proposé d’enregistrer des chroniques destinées à être diffusées jusqu’au Canada. Le début de la gloire !