Covid-19 : d’un printemps à l’autre

Etablissements scolaires fermés et entreprises au ralenti, c’est le mot d’ordre de ce troisième confinement, prévu pour durer quatre semaines au moins. Isoler et vacciner, ce sera bien entendu la clé du succès.

Arnault Varanne

Le7.info

Economie : les essentiels 
et les autres
Les commerces poitevins ont accueilli l’annonce de ce troisième confinement avec un certain fatalisme, même s’ils s’y « attendaient un peu », dixit Pierre-Marie Moreau. Le président de Poitiers le Centre estime que ses adhérents sont « combatifs » mais attendent « de la visibilité sur les aides et une date de réouverture ». Leurs craintes ? Que la mi-mai ne corresponde pas à une période de « consommation extrême, contrairement à Noël ». « Si les terrasses des bars et restaurants rouvrent, ce sera un point positif. » Au-delà, la liste des « essentiels » s’est allongée, au point de se demander si ceux-là ne vont pas être victimes d’une désertification des rues du centre... et d’une chute de leur chiffre d’affaires. Poitiers le Centre a réactivé sa cellule de crise. Point positif : en un an, l’association a constaté « très peu de défaillances ».

Le reste de l’économie a réactivé le « mode télétravail + ». Les demandes de chômage partiel et de Fonds de solidarité affluent vers la Direccte et la Direction des impôts. Sept salariés sur dix ont été concernés par le chômage partiel depuis un an, dont 73% travaillent dans des TPE-PME. Par ailleurs, au 30 mars 2021, la Vienne avait reçu 84,9M€ pour quelque 9 375 entreprises. La facture va encore s’alourdir.

Education : réapprendre 
à distance
Les élèves de l’école Alphonse-Daudet, à Poitiers, ont été les premiers à retourner à la maison. Leur établissement a été fermé dès jeudi soir sur arrêté préfectoral après la détection de plusieurs cas de Covid-19. Dans les écoles, collèges et lycées du département, l’heure est désormais à « la continuité pédagogique » en attendant les vacances de printemps vendredi. La consigne dans le premier degré est de « faire simple » et « de ne pas aborder de nouvelles notions », relate le Snuipp86 sur son site. Les enfants des personnels prioritaires sont accueillis dans leur école de rattachement. Quelle que soit leur classe, tous les enseignants peuvent compter sur les ressources du Cned réunies sur la plateforme Ma Classe à la maison. Lancée en mars 2020, elle ne s’est finalement jamais arrêtée. « Les pratiques ont évolué, on n’est plus du tout dans la même situation que l’année dernière, assure le directeur général du Cned, rencontré quelques heures avant l’annonce du reconfinement. Les professeurs ont acquis des mécanismes différents, ils ont pu identifier les difficultés pour les élèves et ont aussi découvert des outils. » Michel Reverchon-Billot insiste sur l’intérêt de la classe virtuelle : « On sait maintenant que si vous faites un copier-coller à distance d’un emploi du temps classique, ça ne fonctionne pas, les élèves sont épuisés par la visio et personne n’apprend rien. En revanche, un jeu de questions-réponses sur un sujet que les élèves ont déjà travaillé, ça marche beaucoup mieux. » Chez les plus petits, les maîtres et maîtresses peuvent aussi juste utiliser la visio pour maintenir le lien et les rassurer.

Santé : vacciner pour ne pas hospitaliser
Jusque-là, le CHU de Poitiers n’a pas eu besoin de déprogrammer des opérations. « On était à la limite il y a une quinzaine de jours », tempère Anne Costa, directrice générale. Jusque-là, son service de réanimation tient bon face à l’afflux de nouveaux patients Covid. Un en provenance d’Ile-de-France est arrivé vendredi. C’est le quatrième depuis le 11 mars. « Nous sommes depuis janvier sur une stabilité, à savoir une soixantaine de personnes hospitalisées et une quinzaine en réanimation. Le confinement va nous aider », avance Anne Costa. L’autre motif d’espoir réside dans la vaccination. Dans les Ephad, 76% des résidents ont reçu les deux doses. Et il ne restait en fin de semaine dernière que quatre foyers épidémiques parmi la trentaine recensée. « C’est un bon signe », se réjouit Dolorès Trueba de la Pinta, directrice de l’Agence régionale de santé dans la Vienne. Le hic, c’est que seulement 17% de la population générale a reçu une première dose. La campagne vaccinale devrait s’accélérer à partir de la troisième semaine d’avril avec l’ouverture du vaccinodrome de Poitiers (cf. page 8), 
qui prévoit dans un premier temps 500 piqûres par jour. 

DR Archives Le 7

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