La poésie comme un prolongement de vie

Cyril Lebrec a sorti en fin d’année dernière son deuxième recueil, Eloge du rêve éveillé, aux Editions de la Compagnie littéraire. A 34 ans, le professeur de français fourmille de projets d’écriture.

Arnault Varanne

Le7.info

Il considère la poésie comme un « canal d’expression » autant qu’une « manière de sublimer le réel » et d’« exprimer ses sentiments ». Derrière son masque symbole d’une année de confinement, Cyril Lebrec choisit ses mots avec soin. Il ajoute à sa description que l’écriture se meut « parfois en exutoire ». C’est d’ailleurs ce qui l’a incité, en mars 2020, à relire, trier et retravailler ses textes, pour les transmettre à des maisons d’édition. Ainsi est né Eloge du rêve éveillé, quatorze ans après Le Berceau de votre futur. Comme s’il voulait « tourner la page d’une décennie de sa vie », la tranche 20-30 en réalité.

« Je suis encore plus exigeant sur le choix de mes sujets, mon écriture », prolonge le professeur de français dans un collège des Deux-Sèvres. Au fil des soixante-seize pages et des trente-neuf poèmes, Cyril Lebrec alterne entre fulgurances et textes plus longs, thèmes personnels et universels... Son éditeur parle de « sentiments hétéroclites ». On y est. Le Poitevin, par ailleurs comédien à la Ligue universitaire d’improvisation de Poitiers (Ludi), aime jouer avec les mots depuis tout gamin. Il se reconnaît « un côté desprogien » sans cacher son admiration pour Raymond Devos et son faible pour Barbara ou Brel. « Mais je suis dans mon époque ! », assure-t-il dans un même élan. A telle enseigne que le musicien -il est guitariste- a trouvé un canal de diffusion à sa mesure : Instagram. En moins de cinq mois, il compte plus de 2 000 followers et compile les compliments.

Ces interactions encouragent le Normand d’origine à poursuivre son travail d’écriture. Il prépare activement un troisième recueil et collabore avec une amie photographe sur un projet pluri-artistique. « Elle me fournit une photo et un dessin, je rédige un poème », résume-t-il. Dans une période chamboulée par la crise sanitaire, les vrais confinements et ceux qui ne disent pas leur nom, Cyril Lebrec perçoit l’écriture comme « un refuge ». Un refuge où elle n’est pas contrariée et sert même à transmettre ses émotions. Qu’on se le dise, la poésie n’est pas réservée à une élite, elle est au contraire universelle et accessible. Et ce n’est pas qu’un rêve éveillé...

Eloge du rêve éveillé, Editions La Compagnie littéraire - 15€. Disponible chez Gibert, à la Fnac et sur compagnie-litteraire.com.

DR - Inès Nieuwmunster

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