Les coureurs de la Vienne dans les starting-blocks

La course à pied est longtemps restée l’un des sports en plein air autorisés lors des confinements. Pourtant, de nombreuses épreuves (10 km, marathon et semi) ont dû être annulées. Si des alternatives émergent, le compromis entre compétition et respect des gestes barrières est difficile à trouver.

Steve Henot

Le7.info

Par temps de Covid, il semblait inenvisageable de rassembler près de 3 000 coureurs sur la place Leclerc, à Poitiers. C’est en toute logique que le marathon Poitiers-Futuroscope a été reporté pour la deuxième année consécutive. « On avait travaillé sur cette édition en prenant des pincettes, reconnaît Quentin Desvergnes, le chargé de projet. On a envisagé son report dès le début de l’année. » Comme la plupart des quelque soixante épreuves de course à pied organisées chaque année dans la Vienne.


Prise au dépourvu en 2020, l’association du marathon a toutefois réfléchi à proposer une alternative à ses fidèles. Dans les deux prochaines semaines, elle supervise une « course virtuelle », où les participants courent ou marchent sur une distance au choix, dans leur jardin ou sur un parcours. L’idée a été empruntée aux Métropolitaines de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) qui a proposé ce type de défi connecté en janvier. « On a vu que ça avait fait fureur, on a voulu proposer un événement en tout simplicité », souligne Quentin Desvergnes. L’inscription (5€) est reversée à une épicerie sociale et solidaire à destination des étudiants de l’université de Poitiers.


Des départs différés

Même si un classement virtuel sera établi, la compétition n’est pas l’enjeu. Il en sera de même pour le trail de l’Oppidum, à Béruges. Décalée aux 29 et 30 mai, l’épreuve se tiendra dans un format gratuit et inédit. « Un peu comme une sortie d’entraînement », glisse le président de Béruges Sport Nature, Philippe Fillon. Un peu plus de 200 participants sont attendus et, afin de respecter les règles de distanciation, il a été mis en place des départs différés, par groupes de six coureurs. Sans aller chercher la performance. « On voulait vraiment faire un truc sur le terrain, histoire de se retrouver entre coureurs », témoigne l’amateur de trail. L’occasion aussi pour certains de changer d’environnement.


Mais ce format reste délicat à décliner. « Le faire sur la place de l’hôtel-de-ville aurait été trop long, c’était impossible », répond Quentin Desvergnes, à court de solutions. A défaut, la course virtuelle sera une occasion d’attirer de nouveaux pratiquants. « Le public est totalement différent, davantage des coureurs du dimanche. Les entreprises sont aussi très réceptives. » Le déconfinement amorcé, les compétitions de loisir feront leur retour cet été, avec une limite de participants à 1 000 personnes à compter du 9 juin et un protocole sanitaire strict. L’attente aura été longue pour de nombreux amateurs, privés d’épreuve depuis les Foulées de Vouneuil-sous-Biard.

DR - Mickaël Pichon

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