La poésie d’une idée

Le Regard de la semaine est signé Claire Maunie-Debin.

Le7.info

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Voici une période très florissante. Mes nuits et mes jours accueillent des idées, toutes intéressantes. Certaines nourrissent mon carnet pour des « plus tard », d’autres me font chavirer le cœur parce que ce sont celles que j’attendais pour que mon puzzle prenne sa forme la plus aboutie. Je ne manque pas de créativité, le bison futé de mon cerveau est souvent dépassé d’ailleurs !

L’ébullition créative, une vraie source d’impuissance et de frustration ! Pas simple d’être une employée modèle quand le cerveau n’a pas de limites. Pas évident de ravaler sa salive des dizaines de fois pour ne pas « polluer » une réunion qui tourne déjà en rond avec des idées porteuses de solutions. Pas toujours drôle de ne pas se sentir entendue quand on est porteur d’une solution qui sort trop des sentiers battus, et qui pourtant sera adoptée quelque temps plus tard. Pas simple d’assumer cette créativité qui, pour certains, passe pour un caractère trop farfelu et trop éparpillé, alors que ces joyeuses idées se révèlent avec le temps souvent avant-gardistes.

Depuis un an, à coups d’ambiance Covid et de monde au ralenti, des pulsations de plus en plus intenses ont fait vibrer ce crâne qui, je le croyais, allait exploser, jusqu’à ce que je me décide à prendre ma place et à enfin me laisser guider par ces idées joyeusement reçues. Celles qui font battre le cœur, celles qui nourrissent les rêves, celles qui donnent le sourire et enthousiasment, même si elles paraissent habituellement contre-intuitives. Le cœur a donc parlé, je me devais de passer à l’acte. Me sentir libre de matérialiser ces « Eurêka ». Agir avec conviction dans un projet qui fait sens. En parler, se laisser vibrer et rayonner.

Avant, j’aurais sauté de joie avec ces « Eurêka » et j’aurais tout mis en place dans l’instant même. Cette idée aurait nourri mes jours et mes nuits, jusqu’à ce que je l’ai épuisée et, par la même occasion, que je me sois lassée de sa substance, voire que je la trouve complètement vide de sens. Cela revenait à écouter une chanson des centaines de fois jusqu’à en être dégoûtée.

Mais j’ai compris et appris à me laisser porter par la poésie d’une idée, créer un univers qui me plaît, qui me correspond, sans peur des jugements. Ne plus me limiter par des « t’es sûre que ça va marcher ? », « si personne ne l’a fait auparavant, c’est pour de bonnes raisons »... Oui, parce qu’il s’est certainement laissé emporter par les chimères de ses propres peurs…  Aujourd’hui, j’accueille mon idée, je la cultive en silence et je décide d’en faire un fruit riche et mûr, en laissant mon énergie nous nourrir toutes les deux. Il n’est plus là le temps où mes « Eurêka » étaient vécus comme une dispersion de mon énergie par euphorie et retombaient aussi sec, sans plus aucune consistance. Désormais, je grandis avec. J’avance, je peaufine, je perfectionne sans attendre la perfection, je respire avec, je vois la lumière et il n’y a plus la peur de l’échec. Je crée et je laisse émerger une histoire puissante qui me donne du grand air et qui m’apprend à m’apprendre à chaque instant. 

CV express
40 ans. Coach, conférencière. Sophrologue et praticienne PNL. Ancienne gérante d'entreprise. Hypersensible et passionnée, fondatrice de l'Académie des Eclaireurs. 

J'aime : la Terre et la Nature, les passionnés et les rêveurs, l'authenticité, la simplicité, le thé, la philosophie, la sensibilité, le chocolat noir, lire, mes émotions, le silence, la solitude. 

J'aime pas : l’irresponsabilité, la sournoiserie, le céleri, souffrir.

 

 

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