Aujourd'hui
Une ferme à votre porte
Catégories : Economie, Développement durable, Série Date : mardi 15 juin 2021
La rédaction consacre une série aux circuits courts, qui peuvent parfois se transformer en courts-circuits. Cet épisode s’intéresse au nouveau drive fermier créé par des producteurs de la Vienne pour diversifier leurs modes de distribution. Ce genre d’initiatives se multiplie.
Tous les vendredis, dès 8h, l’entrée ouest du campus universitaire de Poitiers est en effervescence. Et les étudiants n’y sont pas pour grand-chose… Depuis trois semaines, le parking de la fac de Droit se transforme irrémédiablement en drive fermier. L’initiative revient à la chambre d’agriculture de la Vienne qui a réuni une trentaine d’exploitants locaux autour d’une plateforme numérique accessible à tous (drivefermier86.fr). « Les clients peuvent commander jusqu’au mercredi à minuit, les producteurs préparent chez eux le jeudi et viennent livrer à Poitiers le lendemain », explique Karine Thiaudière, éleveuse et trésorière de l’association constituée pour gérer le dispositif. Et à chaque fois, quelques-uns restent sur place pour rencontrer les clients.
L’inscription est rapide et la commande facile. Un simple clic amène vers la carte d’identité du producteur, sa photo et un petit mot écrit de sa main pour se mettre en avant. Un filtre permet de choisir son label (bio, Haute valeur environnementale, Bienvenue à la ferme). Fruits, légumes, yaourts, viandes, boissons, œufs… Le point commun de tous les produits, c’est la dimension locale.
Centraliser au même endroit
Quand il a appris la création de cette plateforme, Patrick Pierre a immédiatement décidé de planter un peu plus de légumes que d’habitude, histoire d’être en mesure de répondre présent. « Nous pratiquons la vente directe depuis plus de vingt ans, en cueillette ou en fournissant les cantines de Poitiers. Ce drive est un moyen de diversifier nos circuits de distribution. » Le gérant du Jardin des saveurs, à Neuville-de-Poitou, apprécie de pouvoir « gérer son propre catalogue de produits ». Les clients savent exactement ce qui est disponible selon les récoltes et les saisons. Résultat : pas de frustration.
Ce genre d’initiatives se multiplie dans la Vienne (lire ci-dessous). Surtout depuis l’émergence de la crise sanitaire et ses conséquences. De son côté, Marielle, pour sa première visite, trouve cette solution très pratique. « Avant j’allais directement chercher mes produits chez différents producteurs. Là, tout est centralisé au même endroit et c’est à quinze minutes de chez moi », indique cette habitante de Mignaloux-Beauvoir. Elle est exigeante sur son alimentation, qui tient à tester les produits avant d’adopter définitivement ce mode d’approvisionnement. Le prix ? « Oui, c’est un peu plus cher qu’en supermarché mais je fais partie de ceux qui préfèrent manger moins mais mieux. » Et ce n’est pas la seule… Cette tendance ne cesse de se développer.
DRIVE FERMIERS
La prime aux chasseurs de La Grimaudière
Ils font partie des précurseurs en matière de «drive fermier». Les membres de l’Association communale de chasse agréée (ACCA) de La Grimaudière, près de Loudun, ont créé leur propre dispositif lors du premier confinement. A l’époque, cette démarche solidaire avait pour but de ravi-tailler les personnes âgées de la commune en produits frais. « Ensuite les habitants du village ont demandé qu’on continue et les clients sont venus de plus en plus loin », se félicite Bruno Ganivet, secrétaire de l’ACCA. Les organisateurs ont décuplé le nombre de commandes pour atteindre près de 2 000 aujourd’hui. Chaque mois, ils envoient par email la liste des produits proposés par les vingt-six producteurs locaux, accompagnée d’un bon. Mais pour certains, ils continuent de déposer le tout dans les boîtes aux lettres. La livraison s’effectue ensuite dans un bâtiment mis à disposition par la mairie dans la rue du Château. Une dizaine de bénévoles sont présents à chaque fois et ce n’est pas près de s’arrêter... Contact : drive.fermier.lagrimaudiere@gmail.com.
La petite dernière s’appelle Annabel
Sa première distribution de produits fermiers s’est déroulée... vendredi! La Poitevine Annabel Garreau-Deray vient de créer «Les paniers d’Annabel», une entreprise qui propose des produits alimentaires secs et frais issus d’une quarantaine de producteurs locaux. Pour cette première, une poignée de clients se sont présentés vendredi en fin de journée dans la salle louée pour l’occasion au Vais-seau, l’espace de co-working de la Zone République I. «J’ai visité toutes les exploitations, le rapport humain est très important pour moi, je n’ai négocié aucun tarif, les producteurs ont fixé leurs prix», précise-t-elle. Contact : lespaniersdannabel.fr
La prime aux chasseurs de La Grimaudière
Ils font partie des précurseurs en matière de «drive fermier». Les membres de l’Association communale de chasse agréée (ACCA) de La Grimaudière, près de Loudun, ont créé leur propre dispositif lors du premier confinement. A l’époque, cette démarche solidaire avait pour but de ravi-tailler les personnes âgées de la commune en produits frais. « Ensuite les habitants du village ont demandé qu’on continue et les clients sont venus de plus en plus loin », se félicite Bruno Ganivet, secrétaire de l’ACCA. Les organisateurs ont décuplé le nombre de commandes pour atteindre près de 2 000 aujourd’hui. Chaque mois, ils envoient par email la liste des produits proposés par les vingt-six producteurs locaux, accompagnée d’un bon. Mais pour certains, ils continuent de déposer le tout dans les boîtes aux lettres. La livraison s’effectue ensuite dans un bâtiment mis à disposition par la mairie dans la rue du Château. Une dizaine de bénévoles sont présents à chaque fois et ce n’est pas près de s’arrêter... Contact : drive.fermier.lagrimaudiere@gmail.com.
La petite dernière s’appelle Annabel
Sa première distribution de produits fermiers s’est déroulée... vendredi! La Poitevine Annabel Garreau-Deray vient de créer «Les paniers d’Annabel», une entreprise qui propose des produits alimentaires secs et frais issus d’une quarantaine de producteurs locaux. Pour cette première, une poignée de clients se sont présentés vendredi en fin de journée dans la salle louée pour l’occasion au Vais-seau, l’espace de co-working de la Zone République I. «J’ai visité toutes les exploitations, le rapport humain est très important pour moi, je n’ai négocié aucun tarif, les producteurs ont fixé leurs prix», précise-t-elle. Contact : lespaniersdannabel.fr
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