Les mots-sons de Pierre Fayard

Après une carrière d’universitaire au long cours, le Poitevin Pierre Fayard a décidé de se lancer pleinement dans la chanson. Un art dans lequel il mêle son amour des mots et une fantaisie sans faille. « Mignonne, allons voir si la rose » version rock ? Il l’a fait.

Claire Brugier

Le7.info

Il aura fallu l’invitation d’un ami à participer à un concert privé, informel, pour que Pierre Fayard franchisse le pas et commence à poster sur YouTube ses chansons, ou plutôt ses mots en musique. « Je joue de la guitare parce que j’écris des textes, confesse-t-il. Je ne peux pas vivre sans écrire. » Du Sénégal, où il est né, à Poitiers, où il s’est installé en 1988 pour prendre un poste à l’université, les mots l’ont toujours accompagné. Et puis un jour, à la suite d’une déception amoureuse, il s’est mis à les associer à des accords de guitare. « C’est incroyable ce que l’on peut faire avec deux notes et trois accords de blues », s’étonne encore le spécialiste ès stratégie, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Un autre monde ? En apparence. « Même dans mes publications académiques ou dans mes livres, il était toujours question de rythme, de mélodie, de sens, de couleurs… Ecrire est une activité extrêmement ludique, s’amuse-t-il. Depuis que je suis à la retraite, j’ai repris des chansons que j’avais écrites il y a longtemps et j’en ai composé d’autres. » En Français mais aussi en portugais et en espagnol, fruits de ses années passées au Brésil et au Pérou pour le compte du ministère des Affaires étrangères.

« C’est un challenge ! 

A 70 ans, Pierre Fayard ne fait pas que composer. Il emprunte aussi à quelques grands poètes et auteurs. « C’est génial de mettre en chanson un sonnet que Ronsard a écrit il y a un demi-millénaire ! », s’enthousiasme-t-il. « Mignonne, allons voir si la rose » version rock, il fallait oser. Ronsard, Rimbaud, Baudelaire, Prévert, De Heredia et quelques autres, l’auteur-compositeur-interprète ne s’interdit rien. Pour preuve, il s’attaque actuellement au Cid de Corneille, bien décidé à donner des airs de paso doble à la fameuse tirade de Rodrigue (« Nous partîmes cinq cents […] ») et un petit accent rock à celle de Don Diègue (« Ô rage, ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie […] »).

« C’est un challenge ! » lance le mélomane avec gourmandise. Ayant investi dans une guitare électrique, il l’a fait goûter, en toute intimité pour le moment, au « Dormeur du val » de Rimbaud et à quelques fables de La Fontaine. « Il faut que ce soit ludique », s’amuse-t-il, impatient de partager son répertoire d’une quarantaine de titres lors de récitals au salon ou au jardin. Le thème ? « Amour, humour et temps qui passe » bien sûr.

https://pierrefayard-chansons-fr.hubside.fr et sur YouTube.

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