5ème set, dans la douleur

Miné par une blessure et distancé au classement ATP, un ancien espoir du tennis ne veut pas se résoudre à prendre sa retraite. Avec 5ème set, Quentin Reynaud livre un film très inégal sur la vie de sportif pro, sauvé par la prestation habitée d’Alex Lutz.

Steve Henot

Le7.info

Depuis sa défaite en demi-finale du tournoi de Roland-Garros, Thomas Edison n’est jamais parvenu à confirmer tous les espoirs placés en lui. A bientôt 37 ans, le tennisman français est plus près de la fin de sa carrière que de début. Tout le pousse à arrêter : son entourage, son corps meurtri, son classement et ses résultats insuffisants… Mais le joueur s’accroche à sa gloire passée, persuadé de pouvoir encore briller sur les courts. Alors qu’il franchit les qualifications à Roland-Garros, il se prend à rêver d’un come-back retentissant.

Avec 5ème set, Quentin Reynaud s’intéresse à un sujet qu’il connaît bien : le glissement d’un sportif de haut niveau vers sa retraite et cette peur du vide qui l’accompagne. Comment envisager un vague autre chose quand on a tant donné pour sa discipline ? L’ancien joueur pro dresse un portrait intime de l’athlète, dans sa quête de performance très solitaire, où le doute guette sans cesse. Ce doute, Alex Lutz le porte à l’écran avec brio, habité par ce rôle qui rappelle son Guy de 2018 (un chanteur de variétés qui se refuse à raccrocher). 5ème set met également un point d’honneur à bien filmer le tennis, rarement gâté au cinéma. Soignées sur le plan de la réalisation, les scènes de match sont malheureusement dénuées de dramaturgie. En particulier la dernière, contée avec distance, à travers une retransmission télévisée interminable. Le joueur s’efface alors derrière des commentaires plats, qui ne transmettent rien de l’intensité de son combat (intérieur). Un choix de mise en scène surprenant qui, au dernier moment, nous écarte de tout ce que le film cherche pourtant à illustrer. On ressort de la séance très frustrés. « Out ! »

Drame de Quentin Reynaud, avec Alex Lutz, Ana Girardot, Kristin Scott Thomas (1h53)

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