La saga Rambault

Spécialistes de la serrurerie et de la métallerie, Les Ateliers Rambault fêteront leurs 40 ans samedi. La PME de Saint-Martin-la-Pallu jouit d’une flatteuse réputation dans le secteur du cinéma. Dernier chantier en date : le Cineum de Cannes.

Arnault Varanne

Le7.info

Le complexe de douze salles, signé des mains de l’architecte Rudy Riciotti, ouvre ses portes à samedi à Cannes. Et même s’il ne sera pas sur la Croisette ce jour-là, Yoan Rambault est fier que ses équipes y aient participé. « On a réalisé toutes les portes vitrées, châssis fixes, garde-corps et mains courantes des restaurants. Le fait qu’on soit spécialisés dans le coupe-feu est un vrai atout », indique le dirigeant des Ateliers Rambault. De Marseille à Brest, en passant par La Rochelle, l’entreprise de 12 salariés (2,5M€ de chiffre d’affaires en 2019) participe à de nombreux chantiers de rénovation ou de construction de salles obscures. « On a mis un pied dans le réseau CGR au moment de la sortie de terre de Fontaine-le-Comte... »

« J’ai passé beaucoup de temps dans les ateliers »

La PME de Saint-Martin-la-Pallu est clairement sur un marché de niche, mais sa participation régulière au Festival de Deauville -côté commercial s’entend- lui assure de vraies retombées. Elle devrait d’ailleurs retourner à Cannes pour participer à la création de trois salles du Palais des festivals. Le strass et les paillettes ne font pas tourner la tête des Rambault. Les parents, Dominique et Véronique, ont bâti leur atelier sur les bords de la RD347 le 2 juillet 1981. « Je n’étais même pas né ! Après, j’ai passé beaucoup de temps dans les ateliers », s’amuse Yoan. Le voilà à la tête de l’affaire familiale et artisanale, à 40 ans, après un BEP-CAP métallerie-serrurerie et un parcours de sept ans chez les Compagnons du devoir. De quoi lui ouvrir d’autres horizons. « Lorsque je suis revenu, mon premier chantier a été la Planète aux crocodiles, un gros dossier ! Au collège, une prof m’avait pourtant dit qu’il ne fallait pas que je fasse le même métier que mes parents car ce serait trop facile. »

En quatre décennies, Les Ateliers Rambault n’ont pas vécu que des années fastes. 2020 restera par exemple assez particulière, même si, à défaut de salles à aménager, les équipes maison ont eu la très bonne idée d’imaginer des distributeurs de gel hydroalcoolique, en partenariat avec leur voisin, Sateco. « Nous en avons fabriqué 450, dont cent pour l’université de Poitiers et autant pour les cinémas UGC. » Au-delà, Yoan Rambault a souhaité reconquérir les particuliers, soucieux d’améliorer leur intérieur. Les demandes de verrières, garde-corps et autres vérandas affluent. « On aime les moutons à cinq pattes », plaisante le chef d’entreprise qui revendique davantage un statut d’artisan que d’industriel. Ce qui n’empêche pas de crever l’écran...

À lire aussi ...