Aujourd'hui
Noël vu d’en haut
Depuis 2018, la grande roue du marché de Noël offre aux visiteurs une échappée aérienne au-dessus de Poitiers. Entre coûts, logistique et coulisses du montage, découverte d’une attraction devenue incontournable.
Les clivages ont éclaté au grand jour hier au centre de conférences de Poitiers, où se tenait un conseil communautaire « exceptionnel ». A l’ordre du jour : le retrait de la vice-présidence à Anthony Brottier (Sports), Jérôme Neveux (Culture et patrimoine) et Gérard Herbert (Tourisme), après que Florence Jardin leur a annoncé, le 2 juillet, le retrait de leurs délégations respectives. L’air grave, le maire de Chauvigny a déploré la situation et tiré à boulets rouges sur la présidente de Grand Poitiers : « En trente ans de vie publique, c’est la première fois que je me retrouve sur le banc des accusés... Madame la présidente, vous divisez pour mieux régner. » Après un long laïus, l’ancien « VP » a annoncé sa démission pure et simple.
De son côté Jérôme Neveux, escorté par quelques habitants de Jaunay-Marigny, a aussi dénoncé une « manœuvre politique évidente, contraire à l’esprit de cohésion communautaire », tout en affirmant avoir « toujours été dans une attitude loyale. Le crime de lèse-majesté : notre positionnement au sein de l’assemblée lors du vote du budget. » De critiques, il en a aussi été question dans la bouche d’Anthony Brottier. Le conseiller municipal d’opposition à Poitiers a reproché à Florence Jardin de « bafouer un certain nombre de valeurs, notamment la liberté d’expression. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». L’ancien « VP » aux Sports s’est aussi « payé » Léonore Moncond’huy, coupable à ses yeux d’avoir encouragé la décision prise par Florence Jardin.
« Cette petite musique selon laquelle la présidente est instrumentalisée par la maire de Poitiers, je la trouve injurieuse », a répondu cette dernière sur un ton ferme. Avant de glisser un tacle très appuyé aux trois élus, en particulier Gérard Herbert : « Quand on n’a pas le temps de construire, on n’a pas le droit de détruire. » Et Florence Jardin de préciser ce qu’elle attend d’un exécutif communautaire : « un esprit collégial et constructif, le respect des personnes, la représentativité des territoires et l’équilibre hommes-femmes ».
Si de nombreux élus l’ont publiquement soutenue (Gilles Morisseau, Michel François, Léonore Moncond’huy...), d’autres ont pris leurs distances avec sa décision. A commencer par Alain Claeys. L’ancien maire de Poitiers et président de la communauté urbaine est persuadé qu’il y aura à « cicatriser beaucoup de choses. Pourquoi on prend le risque de se déchirer, à un moment où les collectivités vont traverser des moments difficiles ? ». Au final, la palme de la sagesse est revenue à Olivier Kirch. Le maire de Béruges s’est dit « assez mal à l’aise sur les missiles directs envoyés à la présidente et aussi mal à l'aise par rapport à (ses) trois collègues qu'(il) apprécie beaucoup ». Il a également interrogé l’assistance sur le cumul des mandats, à la communauté urbaine et au Conseil départemental. Les trois exclus viennent en effet d’y faire leur entrée. Ils siègent aux côtés de Claude Eidelstein, maire divers-droite de Chasseneuil, vice-président de Grand Poitiers et vice-président du Département en charge des Finances. Lequel, forcément écartelé, au même titre que le maire de Buxerolles Gérald Blanchard, a fini par s’exprimer. « On aurait dû rapprocher les points de vue. Voir cette fracture, cette cicatrice... Il va falloir encore plus travailler pour l’intérêt de nos communes et de nos concitoyens. » Il y aura forcément un avant et un après 12 juillet 2021.
A lire aussi : Florence Jardin persiste et signe
À lire aussi ...