Les serveurs de Datacampus 
baignent dans l’huile

Datacampus vient d’adopter une solution innovante pour réduire la consommation d’énergie de son datacenter situé sur la Technopole du Futuroscope. Exit la climatisation ! Les baies de ses serveurs sont désormais immergées dans une huile minérale. C’est une première en France.

Romain Mudrak

Le7.info

« Nous voici dans l’ancien monde », lance Dominique Pluviaud en entrant dans la salle des serveurs de Datacampus, qu’il a créée sur la Technopole du Futuroscope. Pour ceux qui n’ont jamais visité ce genre de lieux, il faut imaginer une pièce d’une centaine de mètres carrés avec de grandes étagères en métal sombre, sur lesquelles sont superposés des racks de serveurs scintillant de petites Led. Au plafond, d’immenses gaines de climatisation permettent de refroidir les machines qui tournent jour et nuit. Sans ce système, les machines s’arrêteraient pour ne pas détériorer les composants. Problème : ce circuit de refroidissement consomme une énergie folle, plus de 30% de l’électricité nécessaire au bâtiment, et cela aux dépens de la planète.

Unique en France

Mais tout cela est en passe de changer. En prenant les rênes de Datacampus, Pierre Pluviaud, fils de Dominique, et son équipe se sont engagés avant tout le monde dans une expérimentation très prometteuse. Unique en France même ! Dans les bureaux à ossature en bois de l’entreprise, sur la Technopole du Futuroscope, une salle de réunion a été transformée pour accueillir un nouveau genre de container. Développé par le groupe espagnol Submer, il est rempli d’une huile minérale non conductrice de l’électricité dont la composition est tenue secrète. « Les baies de serveurs sont directement immergées dans ce liquide de refroidissement qui se charge de chaleur avant de passer à travers une sorte de radiateur pour être refroidi, comme dans une voiture », explique Pierre Pluviaud. L’idée ? Couper la chaleur à la source. Le Power Usage Efficiency -l’indicateur de référence- passe de 1,3 à 1,005. Autrement dit, la consommation énergétique du bâtiment baisse de 30%. « Sans compter qu’on n’a plus besoin de construire un bâtiment spécifique qui a vocation à devenir une friche au bout de vingt ans… »

Investissement de départ :
400 000€. Datacampus a travaillé en étroite collaboration avec Fujitsu pour mettre au point des serveurs adaptés. Cerise sur le gâteau, il est possible d’intégrer des serveurs plus puissants car la chaleur n’est plus un problème. A tel point qu’une baie immergée est l’équivalent de « cinq baies verticales » en termes de capacité de stockage et de calcul… Bienvenue dans le nouveau monde !

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