Elus de premiers recours

Plus de soixante-dix élus de la Vienne ont participé cette année à une formation aux gestes de premiers secours proposée par les pompiers. Une manière de pouvoir intervenir lorsque nécessaire et de diffuser la bonne parole sur leur territoire.

Romain Mudrak

Le7.info

Que faire sur une scène d’accident ? Jean-Jacques Dussoul, le maire de Massognes s’est souvent posé la question. « Je suis systématiquement appelé sur ma commune et je suis arrivé une fois avant les pompiers. Le temps m’a semblé long.... » Il a donc décidé de se former aux gestes de premiers secours, en participant à l’une des neuf sessions réservées aux élus de la Vienne, co-organisées par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et l’Association des maires de la Vienne.

Vendredi dernier, huit élus ont ainsi passé leur journée à la caserne de Vivonne avec le lieutenant Soizic Artus. « On ne le dit pas assez, mais le maire est le directeur des opérations sur le terrain, souligne l’instructrice. C’est notre patron même si, en réalité, nous sommes là pour le conseiller. » Au programme de la séance : comment stopper une hémorragie, placer une victime en position latérale de sécurité, utiliser un défibrillateur en cas d’arrêt cardiaque …

27% des Français formés

L’objectif est d’alerter les secours et de prodiguer les premiers gestes, sans attendre pour accroître les chances de survie de l’individu en détresse cardiaque ou respiratoire. Au-delà, il s’agit de garder son calme, de donner les bonnes instructions et d’apprendre à gérer la foule. Car les élus sont régulièrement à l’origine d’événements publics. Philippe, conseiller municipal à Vernon, se souvient qu’une année, les festivités du 14-Juillet dans le bourg de son village avaient été perturbées par la perte de connaissance d’un homme complètement ivre.
 « Il s’est effondré d’un coup près de la buvette. On ne savait pas quoi faire. Heureusement, une infirmière est intervenue mais il a fait deux arrêts cardiaques dans le camion des pompiers. » Un mort, le jour de la Fête nationale, serait à coup sûr resté dans les mémoires.

Depuis le lancement de ces formations, plusieurs centaines d’élus ont obtenu le premier niveau, appelé aussi PSC1. 
« Cette année, les sessions ont été rapidement remplies, on sent un véritable engouement des élus, note Maxime Lacquit, chargé de communication du Sdis 86. Ce sont autant de relais d’opinion qui font ensuite la promotion des gestes de premiers secours auprès de leurs concitoyens. » Et quand on sait que seuls 27% des Français sont formés, contre 95% des Norvégiens par exemple, il y a encore du boulot.

Sensibilisation : Deux heures pour sauver des vies
Tout le monde peut apprendre les gestes qui sauvent… En partenariat avec le Service départemental d’incendie et de secours de la Vienne, la Fédération Groupama 86 organise sept sessions de formation pour le grand public entre le 5 et le 27 novembre. Totalement gratuites et ouvertes dès l’âge de 10 ans, elles se dérouleront les vendredis et samedis au choix dans plusieurs casernes de la Vienne. « Nous nous sommes fixés pour objectifs de former un million de citoyens-sauveteurs d’ici 2025 », rappelle Sandrine Bastard, chargée de relations publiques pour Groupama Centre-Atlantique. Inscription obligatoire. Pour plus d’informations et inscription.
184 interventions grâce à l'application Permis de sauver
Au même titre que Sauv'Life, l'application Permis de sauver vise à réduire le temps d'intervention des premiers secours en associant les citoyens. Dès que le centre opérationnel des sapeurs-pompiers reçoit une alerte, il lance un appel à tous les utilisateurs de l'appli situés à proximité capables d'apporter leur aide à une victime de malaise cardiaque ou autre en attendant l'arrivée des professionnels. A ce jour, l'application a été téléchargée 3 787 fois dans la Vienne, 1 656 personnes sont allées jusqu'au stade de l'inscription et le nombre d'interventions s'élève à 184.

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