Territoire zéro chômeur en approche

Emanation de l’association Tope 5, l’entreprise à but d’emploi Le Ressort démarrera ses activités le 1er mars dans le Châtelleraudais, avec douze salariés en CDI dans un premier temps.

Arnault Varanne

Le7.info

« Quand une entreprise annonce la création de 120 emplois sur un territoire, ça fait la Une des journaux ! » Bruno Sully a raison, les implantations à trois chiffres dans la Vienne se comptent sur les doigts d’une main depuis dix ans. Alors le président de l’association Tope 5 
(Cenon-sur-Vienne, Colombiers, Naintré, Scorbé-Clairvaux, Thuré) ne boude pas son plaisir à l’heure de signer l’ultime document nécessaire à l’émergence de l’entreprise à but d’emploi (EBE) Le Ressort. C’est désormais une certitude, la structure démarrera ses activités le 1er mars 2022, avec dans un premier temps douze personnes en contrat à durée indéterminée. L’ancien élu de Naintré ajoute un chiffre éloquent : ces futurs salariés sont en moyenne au chômage depuis neuf ans.

Autant dire qu’il y a de l’attente et une certaine effervescence autour du Ressort, dont le siège sera basé à Naintré mais les activités disséminées entre le lycée agricole de Thuré et la champignonnière de Scorbé-Clairvaux. Lauréate du deuxième appel à projets Territoire zéro chômeur de longue durée, Tope 5 vise à terme 120 équivalents temps plein à fin 2026, date d’achèvement de l’expérimentation. « L’objectif est évidemment de démontrer que le dispositif peut être étendu à l’échelle nationale », admet Fanny Grihon, directrice-adjointe de Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD).

« Le début d’une 
grande aventure »

Trois nouvelles activités vont voir le jour au printemps, à commencer par la galerie du réemploi. L’objectif consiste à détourner du flux des déchetteries les objets et matériaux qui peuvent être revalorisés. « Nous allons commencer la collecte en mars mais il faudra trois à quatre mois pour présenter et vendre des objets », précise Delphine Plaud. Il est question aussi d’ouvrir un espace d’animation et de sensibilisation à de multiples partenaires. La deuxième activité plus 
« conventionnelle » porte sur l’alimentation en circuit court. D’abord en produisant des champignons cultivés en cave de tuffeau sur le site du pôle châtelain Richard Cœur de Lion. Ensuite en exploitant l’espace test du lycée agricole de Thuré.

La conciergerie du territoire se veut, elle, ambitieuse puisqu’il s’agit d’améliorer la qualité de vie sur le territoire, pour les entreprises et associations (prêt de main-d’œuvre, mise en place d’une démarche zéro déchet...), les particuliers et les collectivités, auxquelles il sera proposé « un soutien lors des périodes de surcroît d’activité ». L’utopie est en marche, le logo de l’EBE dévoilé et les outils de communication bientôt prêts à faire feu. Qui l’aurait cru en 2018 ? Signe (réjouissant) des temps, les élus de Grand Châtellerault et du Département, partenaires financiers, ont voté les subventions à l’unanimité. « C’est le début d’une grande aventure », veut croire Jean-Pierre Abelin, le président de l’agglo châtelleraudaise. 120 emplois, ça ne se refuse pas ! 

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