A Poitiers, les « couteaux suisses » de l’IoT

Les master Objets connectés et Informatique de l’université de Poitiers se sont distingués lors d’un récent workshop régional. Créée en 2018, la filière forme aujourd’hui une cinquantaine d’étudiants dans un domaine où les débouchés sont nombreux.

Steve Henot

Le7.info

C’est forcément « une belle vitrine » pour leur formation. Un groupe d’étudiants de M2 des master Objets connectés et Informatique de l’université de Poitiers ont été lauréats d’un hackathon, qui s’est tenu à l’occasion du dernier workshop AI4indutry, à Bordeaux. Récompensés pour leurs solutions d’intelligence artificielle (IA) originales, ils sont allés présenter leurs résultats lors de la 5e Dataquitaine, journée consacrée à l’IA, la recherche opérationnelle et la data science. « Il y a de la concurrence en Nouvelle-Aquitaine, mais on a de belles formations à Poitiers », se réjouit Clency Perrine.


Le directeur du master Objets connectés insiste sur la notion de collaboration, comme ici, avec les voisins du master Informatique. « On est très attaché au travail de groupe. Une part importante de nos enseignements repose d’ailleurs sur les soft skills (compétences comportementales, ndlr). » Pour le reste, sa formation vise à former des ingénieurs polyvalents, 
« des couteaux suisses de l’IoT », 
à savoir des objets connectés. 
« Ils doivent être capables de capter, transmettre et analyser des données, à travers des process d’IA », souligne Clency Perrine. En bref, d’intervenir dans tous ses champs d’application.


Anticiper les évolutions technologiques

Aujourd’hui, les technologies numériques concernent en effet tous les secteurs d’activité : l’agriculture, l’automobile, la santé, l’industrie… « Il y a beaucoup de débouchés, confirme le directeur de formation. Les grands groupes recrutent, les petites structures aussi et elles n’ont pas besoin de publier d’offres. » Parallèlement à cette bonne dynamique de l’emploi, le master Objets connectés monte lui aussi en puissance depuis sa création en 2018. Il compte aujourd’hui cinquante-huit étudiants -dont six en apprentissage- contre quinze lors de la première rentrée. « C’est bien, mais trop au regard de nos moyens humains et matériels », concède Clency Perrine, qui tient toutefois à saluer l’investissement quotidien de son équipe.


Depuis la rentrée 2020, le master fait partie d’une école universitaire de recherche (EUR), laquelle offre un parcours d’excellence axé sur la recherche et la mobilité internationale. Ainsi, en plus de la formation Objets connectés, les étudiants travaillent sur un projet de recherche avec un doctorant, en immersion au sein du laboratoire Xlim. Ils ont aussi un stage de recherche obligatoire (deux à quatre mois) à effectuer à l’étranger la première année, puis un stage en laboratoire ou entreprise la seconde. « On leur propose aussi des modules d’approfondissement sur les nouvelles technologies, comme la 5G, déjà la 6G ou l’analyse de données biomédicales. » C’est là tout l’enjeu de la formation :
adapter ses enseignements au gré des avancées technologiques. « A l’avenir, on veut formaliser des partenariats avec des entreprises pour recevoir davantage d’intervenants professionnels. Il s’agit aussi de bien anticiper les innovations pour proposer une formation la plus pertinente possible. » A noter que les candidatures pour la rentrée 2022-2023 ouvrent prochainement.


DR - Université de Poitiers

À lire aussi ...