Le télétravail, c’est la santé
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« Enfin ! Du monde en santé ! »
 Et il sait de quoi il parle. Lui, c’est le docteur qui s’apprête à nous produire un certificat médical. Ce sésame confirmera notre aptitude à participer à une très longue course qui nous fera, fin avril, aller d’un village à l’autre par les canyons désertiques du nord-ouest du Mexique. Lui-même ultramarathonien, il ne va pas nous reprocher notre routine sportive, bien au contraire. « Ah, ça, pour être en forme, avec la pandémie et le télétravail, on ne s’est jamais autant entraînés ! » Notre fierté de bons élèves est rapidement refroidie par sa réaction. L’expression de son visage hésite entre les félicitations, un peu, et le découragement, beaucoup.


« Eh bien, vous êtes l’exception… Certains de mes patients ne sortent quasiment plus de chez eux. C’est catastrophique. » 
Pourtant, avec le télétravail qui s’est généralisé, ce sont des heures de transport hebdomadaires qui ont disparu. Du temps auparavant perdu à rester assis, à regarder les pare-chocs des véhicules qui n’avancent pas ou la paroi en béton triste du tunnel du métro qui défile. Ces minutes par centaines, libérées par décret gouvernemental, où sont-elles passées ? 
« Mes patients viennent me voir et ils vont tous plus mal. Ils ont arrêté de s’entraîner, pris du poids évidemment, mangé leurs émotions, développé des diabètes, leur santé mentale est moins bonne. C’est catastrophique. »

Ce temps que nous n’avions pas pour prendre soin de nous, faire un peu d’activité physique, libérer ces hormones bienfaisantes et combattre naturellement le stress de nos existences quotidiennes, qu’en avons-nous fait ? Il poursuit : « Le drame, c’est que la médecine moderne est excellente pour nous permettre de survivre avec ces problèmes, alors que faire régulièrement un peu de sport diminue de moitié vos risques de mourir, toutes causes confondues… » Ces minutes se sont diluées, faute d’avoir refondé nos horaires pour garantir une place au mouvement. Car au final, la santé, c’est du travail. 

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