Rodéos urbains : la police dit stop

Face à la recrudescence des rodéos urbains à Poitiers et Châtellerault, la police multiplie les opérations dans les quartiers. Un mot d’ordre : tolérance zéro. Si l’identification prend du temps, les contrevenants sont systématiquement recherchés.

Romain Mudrak

Le7.info

A Bel Air, aux Couronneries et dans d’autres quartiers de Poitiers, l’arrivée des beaux jours rime avec le retour des rodéos urbains. Des individus à moto ou en quad se mettent en scène au pied des immeubles en faisant vrombir le moteur de leur engin. Non seulement cette pratique met en danger le conducteur et les passants, mais elle perturbe considérablement la tranquillité des habitants qui n’en peuvent plus. Résultat, la police renforce sa présence sur le terrain. Trente-et-une opérations ont été réalisées ces dernières semaines, qui ont conduit à quarante-deux verbalisations et sept saisies de motos. Le week-end du 14 mai, un homme a été interpellé et renvoyé par le parquet devant le tribunal correctionnel. Sous le coup de la loi du 3 août 2018, il risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende. « La judiciarisation est automatique », 
tient à faire savoir le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier.

Jean-Michel se félicite de cette prise de conscience. Toutefois, ses effets tardent à se faire sentir dans son quartier de Bel Air, à Poitiers. Tous les soirs de la semaine dernière, cet ancien gendarme a été dérangé par le bruit d’une moto de grosse cylindrée autour de chez lui entre 22h et minuit. « Depuis deux ans, c’est pareil, la police vient et ça reprend, raconte ce Poitevin excédé. Je ne veux pas que ces individus soient les maîtres dans la rue, la loi doit être appliquée. Je demande la vidéoprotection. »

L’interpellation, surtout en flagrant délit, est toujours compliquée dans ce genre de cas. Le risque d’accident n’est jamais loin. Le préfet assure que les contrevenants sont systématiquement recherchés grâce aux caméras, quand elles existent, les enquêtes de voisinage et les visites de caves. « J’invite les riverains à appeler le 17, à utiliser le site moncommissariat.fr pour signaler les rodéos urbains et à ne pas intervenir eux-mêmes », précise-t-il. Attention aussi aux traquenards dont les vendeurs de motocross sont les premières victimes.

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