L’éco-rénovation, le credo de Chaux&Co

Participation et écologie sont depuis presque dix ans les murs porteurs de Chaux&Co. La petite entreprise de Jaunay-Marigny développe l’éco-rénovation, essentiellement à partir de chaux et de chanvre.

Claire Brugier

Le7.info

Depuis janvier 2013, la Société coopérative et participative (Scop) Chaux&Co n’a jamais tremblé sur ses fondations. La participation et l’écologie restent le ciment -biosourcé évidemment- de la petite entreprise. Si elle s’autorise quelques interventions sur des constructions neuves, sous conditions (une ossature bois, des murs en paille…), la Scop concentre son activité sur « le bâti ancien », 
c’est-à-dire la rénovation de murs, de façades, de dalles, thermique... « Nous travaillons à 95% pour des particuliers, souligne Pierre Lunel, l’actuel gérant. Et les chantiers se situent tous à moins de 45 minutes. »

Installée entre Jaunay-Marigny (son siège) et Saint-Georges-lès-Baillargeaux (son atelier), Chaux&Co -300 000€ de chiffre d’affaires annuel- travaille à proximité et s’approvisionne au maximum en local. « Le chanvre vient de Melle, la chaux de Saint-Astier en Dordogne, les sables de la Vienne, énumère Pierre Lunel. Nous utilisons de préférence des matériaux régionaux et le plus biosourcés possible. On ressent donc moins la crise. » De fait, le carnet de commandes est plein pour les neuf prochains mois, avec ici et là des chantiers participatifs. 
« Nous proposons aux clients qui le souhaitent de faire avec nous, ce qui leur permet d’avoir une ristourne de 15€ par heure, détaille Pierre Lunel. Parfois aussi nous n’intervenons qu’à des moments singuliers du chantier. »

Chaux-chanvre 
fait maison

Maçonnerie, enduits, peintures, isolation, Chaux&Co -quatre associés et deux apprentis- ne s’interdit rien, sauf des matériaux qui ne seraient pas écologiques. Outre les sacs de chanvre et de chaux, l’atelier abrite de la laine de chanvre à souffler dans les combles, de la fibre de bois… Le mélange chaux-chanvre, sous forme de béton, enduit ou mortier, reste toutefois incontournable. « Il gère bien l’hydrométrie et il a un bon déphasage (ndlr, temps nécessaire à la chaleur pour traverser l’isolant), constate le spécialiste. Et puis nous faisons nous-mêmes nos mélanges, ce qui nous permet d’être au plus près de ce que recherche le client. »

Pour être plus compétitive, la Scop envisage à court terme d’investir dans une machine de projection chaux-chanvre. Ce serait la première dans la Vienne. Dans le bâtiment comme dans d’autres secteurs économiques, la structuration de la filière chanvre en Nouvelle-Aquitaine n’en est qu’aux prémices. Elle a depuis 2020 le soutien de la Région. Reste à convaincre les artisans de s’y convertir. Au sein de la Capeb comme de l’association Chanvre Nouvelle-Aquitaine, Pierre Lunel y travaille.

À lire aussi ...