Rûmî

Le Regard de la semaine est signé Lana Asaad.

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« Élève tes mots, pas ta voix. C’est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre. » 
Surnommé aussi Mawlanna, qui signifie maître ou seigneur, Rûmî est considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane et l’un des plus grands génies de la littérature spirituelle universelle. Né le 30 septembre 1207, à Balkh, dans le Khorasan (aujourd’hui en Afghanistan), il a vécu la plus grande partie de son existence en Turquie au terme d’une errance de plusieurs années avec sa famille, qui avait fui les massacres de Gengis Khan. 


Rûmî a été obsédé par le désir de trouver la voie qui aboutirait à la fusion de l’âme en Dieu. Il s’est initié aux pratiques du soufisme, à la méditation jusqu’à l’extase. Sa vie a basculé lorsque le 30 novembre 1244, à Konya, il a rencontré un derviche errant, originaire de Tabriz, le moine soufi Shams al-din. Pris d’une véritable passion pour le personnage, Rûmî a tout abandonné, sa famille, ses enfants, sa fonction, sa maison pour travailler aux côtés de celui qui est devenu son initiateur, son maître. 


C’est impressionnant qu’après tous ces siècles, le nom de Rûmî soit le plus recherché sur Internet et ses citations et poèmes les plus couramment parlés. Cela indique que ses paroles touchent la réalité de notre vie. Sa philosophie est profonde ! L’un des plus beaux livres qui parle de Rûmî s’appelle Soufi, mon amour, un best-seller de la célèbre écrivaine turque Elif Shafak. Elle nous fait voyager entre deux siècles, le XXIe et le XIIIe. Il s’agit d’un roman dans un roman, de l’Occident à l’Orient. Il établit de multiples jonctions et parallèles avec beaucoup de finesse. 


Soufi, mon amour a été publié en 2009, traduit dans plus de quarante langues et s’est vendu à plus de 750 000 exemplaires. Elif Shafak a reçu pour ce roman le Prix ALEF - mention spéciale littérature étrangère en 2011. Lisez ce livre avec les yeux de votre cœur et, si vous aimez réellement une personne, offrez-lui. Mais attention à ne pas le donner à quelqu’un qui n’a jamais connu l’amour ! 


CV express
Journaliste irakienne. Kurde. Gérante d’un salon de thé à Châtellerault. Diplômée en journalisme à l’université de Souleimaniye, j’ai complété ma formation par un master en communication. J’ai quitté l’Irak en guerre en 2009, avant d’exercer mon métier en Egypte puis en Jordanie. En 2012, j’ai choisi la France pour poser mes valises et commencer une nouvelle aventure.

J'aime : Simone de Beauvoir, Paulo Coelho, Gabriel Garcia Màrquez, la photo, le chocolat, jouer avec les mots, la mer qu’on voit danser, la nuit et l’odeur de la pluie.

J'aime pas : la chaleur, les klaxons, l’intolérance, l’impolitesse, la violence, la sirène, les premiers mercredis du mois, un souvenir de guerre.

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