La mosaïque, un motif d’expression

Après une quinzaine d’années à expérimenter seule la mosaïque, Annie Lanterne s’est inscrite aux ateliers d’Ecla’Mozaïc, à Iteuil. Elle y découvre les techniques d’un art ancestral… et engagé aux côtés des femmes afghanes.

Claire Brugier

Le7.info

« Alors là, je ne sais pas… » Annie Lanterne a oublié ce qui l’a un jour portée vers la mosaïque. Pourtant, depuis une quinzaine d’années, elle en a habillé des pans de murs, des pots, fait des tableaux, des cadeaux… « J’ai toujours pratiqué ça toute seule, sans technique, avec des matériaux pas nobles, de la faïence achetée en grand magasin. Je me laissais entraîner par l’imaginaire, je construisais la mosaïque au fur et à mesure. C’est comme ça que je me suis retrouvée avec des oiseaux sur un mur ! », sourit l’élève de Tania Bedin.

Depuis quelques mois en effet, Annie, en voisine d’Aslonnes, s’est inscrite aux ateliers que la mozaïste d’art propose au sein d’Ecla’Mozaïc, à Iteuil, avec l’idée « d’apprendre la mosaïque d’art antique ». Particularité : les tesselles sont taillées à la marteline et non avec des pinces. « La mosaïque est un jeu de patience, rien n’est jamais parfait, il ne faut rien lâcher et en même temps cela implique du lâcher-prise, note Annie. C’est un bon mélange, comme dans la vie. »

« Expérimenter 
plein de choses »

Après le marbre de la mosaïque antique, l’apprentie-mosaïste, « attirée par les matières naturelles » songe déjà à explorer d’autres matériaux, « le bois peut-être… J’aime faire éclater des couleurs dans la matière brute ». Depuis des années, elle engrange galets, anses de tasse, bris d’azulejos… « J’ai tout un stock qui me suit. Un jour… » Son stock un-jour ne rivalise toutefois pas avec celui d’Ecla’Mozaïc. 
« Ici, c’est la caverne d’Ali Baba. Et puis le fait de ne pas travailler seule donne envie d’expérimenter plein de choses. »

Lorsque Tania Bedin a proposé à ses élèves de participer au projet Mosaïc for Afghan Women (lire ci-dessous), Annie n’a pas hésité. « Cela m’a paru évident. J’ai regardé les robes des femmes afghanes et j’ai dessiné une première frise, avec des motifs symétriques. Puis c’est devenu quelque chose de très différent (sourire). » Une parenthèse de verre pour mieux retrouver le marbre.

Des mosaïques en soutien aux femmes afghanes

Tania Bedin et dix de ses élèves d’Ecla’Mozaïc, dont Annie Lanterne, ont participé à Mozaïc for Afghan Women, un mouvement de solidarité international en soutien aux femmes afghanes, confrontées depuis 2021 à l’application de la loi islamique ultra-rigoriste des talibans. Pour le projet « Tenir à un fil », chacune d’entre elles a réalisé une mosaïque rectangulaire de 25x10cm, en verre -2022 étant l’année du Verre- dont les motifs sont extraits ou inspirés des robes traditionnelles des femmes afghanes. « C’est une façon de leur dire : vous ne pouvez plus montrer vos couleurs, alors nous le faisons pour vous ! », souligne Tania Bedin. Plus d’un millier de mosaïques ont ainsi été réalisées de par le monde, pour constituer une immense écharpe colorée destinée à être exposée dans des musées, ambassades et espaces publics stratégiques d’Asie, Afrique, Europe, Australie, Amérique du Nord et Amérique du Sud.

Plus d’infos sur https://www.facebook.com/mosaicforafghanwomen/

À lire aussi ...