La véranda garde la cote

Le marché de la véranda résiste pour le moment, malgré les contraintes liées à l’inflation et à la pénurie de main-d’œuvre. Les entrepreneurs doivent faire preuve de pédagogie pour adapter leurs devis à la hausse des matériaux.

Romain Mudrak

Le7.info

Dix minutes de grêle et tout est à refaire… L’orage du dimanche 22 mai qui a violemment frappé l’est de la Vienne a bousculé le planning des fabricants de vérandas comme des carrossiers automobiles. Rien que Loisirs Vérandas a reçu près de cent cinquante appels pour remettre en état des toitures en plastique ou en tôle d’aluminium. « Le montant des travaux peut aller jusqu’à 10 000€ lorsque c’est perforé », constate le gérant Olivier Elion qui se déplace avant chaque devis. Note à tous les propriétaires : veillez à ce que la véranda figure dans le contrat d’assurance habitation car, dans la plupart des cas, elle est exclue d’office.

Les réparations s’étaleront d’octobre au printemps 2023. Dans la conjoncture actuelle, mieux vaut s’armer de patience. En effet, les délais d’approvisionnement se sont encore accrus depuis le début de l’année. En cause, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, bien sûr, mais surtout la demande est telle que les fournisseurs peinent à répondre aux besoins. Il faut désormais compter six mois au minimum entre la signature du devis et le démarrage des travaux. Sans oublier la pénurie de main-d’œuvre qui limite forcément le nombre de chantiers à mener simultanément. « Tout le monde recherche des poseurs, surtout ceux qui ont un profil de chef d’équipe », clame Jérôme Mathieu, responsable commercial chez Fabrix. Les candidats ne se bousculent pas au portillon. Idem du côté des intérimaires. A croire qu’ils ont tous disparu ! En termes de personnels, les entreprises du secteur sont sur le fil du rasoir en permanence. Chaque absence perturbe l’activité.

Devis à durée limitée

L’inflation des matières premières touche évidemment le secteur de la véranda en particulier et des menuiseries en général. Le prix de l’aluminium a augmenté de 40% depuis le début de l’année 2021. Globalement, le coût moyen d’une véranda a grimpé d’environ 25%. Les entrepreneurs sont obligés de revoir constamment leurs devis et de faire preuve de pédagogie avec leurs clients. 
« Comme les permis de construire et les autorisations de travaux réclament trois à quatre mois en ce moment, certains clients renoncent », indique Jérôme Mathieu. Il reçoit actuellement davantage de commandes pour des verrières de toit qui apportent de la lumière dans la maison. Mais si le projet véranda est bien ancré, les clients qui en ont les moyens vont tout de même jusqu’au bout de la démarche, malgré la hausse des prix. « On ne sait pas jusqu’où monteront les prix, ni jusqu’à quand… Ils se disent qu’il vaut mieux faire les travaux maintenant », estime Olivier Elion. Une philosophie assez répandue puisque le marché de la véranda reste plutôt soutenu en 2022.

crédit photo - Vérandas SOKO - F. Pieau

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