Le restaurateur attend sa cagnotte Leetchi

Accusé à tort de blackface à la mi-mai, le restaurant poitevin Michaël Taylor a mis en ligne une cagnotte Leetchi pour que les particuliers l’aident à régler ses frais de justice. Mais la plateforme refuse de lui verser les 4 325€ promis. Un nouveau coup dur pour le patron de Senza Nome.

Arnault Varanne

Le7.info

Les ennuis continuent pour Michaël Taylor. Après un été où la fréquentation de son établissement a été « correcte grâce aux touristes », le dirigeant de Senza Nome lutte toujours pour remettre à flot son restaurant, en péril depuis le fameux blackface de la mi-mai où il a été directement mis en cause. Il a décidé d’engager un ténor du barreau parisien pour défendre ses intérêts -maître Maxime Thiébault-, alors que plusieurs plaintes ont été déposées, contre des futurs policiers municipaux en formation qui se sont grimés en noir ce fameux 18 mai, ainsi que contre ceux qui l’ont menacé de mort. 

Reste que rien n’est simple dans cette affaire, malgré les soutiens de la Chambre de commerce et d’industrie, de Poitiers le Centre ou encore de SOS Racisme. Michaël Taylor a ainsi vu sa cagnotte Leetchi fructifier, au point d’atteindre 4 325€. Une somme qui doit lui permettre de « payer les frais de justice » inhérents aux différentes procédures. Sauf que la plateforme refuse à ce jour de transférer l’argent sur le compte de sa société. Motif invoqué par mail : « Leetchi, étant soumise aux réglementations bancaires et notamment aux obligations relatives à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, est tenue d'effectuer des contrôles sur la conformité de ses cagnottes afin d'en garantir leur sécurité et leur bien-fondé ». En clair, la plateforme demande au chef d’entreprise les devis et factures d’avocat avec la mention « acquittée ». Des documents dont il ne dispose pas... Faute de réponse sous dix jours, les 164 particuliers qui ont mis la main au portefeuille seront remboursés du montant de leur participation. Et le restaurateur aura encore un peu plus la tête sous l’eau...

 

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