Le CHU conserve désormais les dons de gamètes

L’unité de médecine et biologie de la reproduction du CHU de Poitiers abrite depuis peu un Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) pour pouvoir répondre au désir d’enfant des femmes seules comme des couples.

Claire Brugier

Le7.info

La loi de bioéthique de 2020, en étendant l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes, a suscité beaucoup d’espoirs. Logiquement, les demandes se sont multipliées et sont venues s’ajouter à celles des couples hétérosexuels ayant des difficultés à procréer à partir de leurs propres gamètes. Jusqu’à présent, l’unité de médecine et biologie de la reproduction du CHU de Poitiers réalisait environ 350 fécondations in vitro (FIV) chaque année pour des couples hétérosexuels. L’établissement n’était pas en mesure d’accompagner les couples devant avoir recours à des ovocytes ou spermatozoïdes de donneurs ; ils étaient systématiquement dirigés vers des services dédiés à Tours, Bordeaux ou ailleurs. Ce n’est plus le cas. Le centre de PMA poitevin abrite désormais un Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos). Il peut donc non seulement répondre aux demandes d’autoconservation des gamètes -une nouveauté de la loi de bioéthique, sous certaines conditions- mais aussi réaliser des inséminations à partir de gamètes de donneurs anonymes. Seul bémol : ces derniers sont jusqu’à présent insuffisants et les délais s’étirent douloureusement pour les patientes et patients ayant un désir d’enfant. Le 
Dr Philippe Grivard, biologiste et responsable du centre de PMA poitevin, évalue actuellement l’attente « entre six mois et un an ». Il lance donc un appel aux donneuses et aux donneurs.

Hypofertilité 
et infertilité

Les gamètes issus de dons sont tous « qualifiés » aux niveaux génétique, psychologique, sérologique (dépistage HIV, hépatite C), des antécédents familiaux…
Les donneuses doivent être âgées de 18 à 38 ans, les donneurs de 18 à 45 ans. « Cela n’implique pas un changement de contraception, cela n’altère pas la réserve ovarienne, cela n’avance pas la ménopause, rassure Clémence Gachet, assistante en biologie. C’est une démarche anonyme, gratuite (ndlr, un défraiement est prévu) et altruiste. » Précision : « La démarche est anonyme vis-à-vis du receveur mais l’enfant issu du don pourra, à sa majorité, obtenir des données identifiables ou non identifiables », 
complète Stéphanie Robert, gynécologue coordinatrice du centre de PMA. Néanmoins, légalement, aucune filiation ne pourra être établie. « Actuellement, nous recevons en consultation une majorité de femmes en couple et de femmes seules, mais c’est un effet de la loi, reprend Clémence Gachet. Plus généralement, nous observons des projets de grossesse de plus en plus tardifs et beaucoup de nouvelles unions avec des désirs de maternité pour lesquels se pose la question de l’hypofertilité ou de l’infertilité. A cela s’ajoutent les effets des perturbateurs endocriniens, du surpoids, du tabac, du cannabis… La fertilité est assez impactée par tous ces facteurs. » Les chiffres en témoignent. « En 2000 déjà, rappelle le 
Dr Grivard, un couple sur six avait recours à la PMA. »

Pour toute information, contacter l’unité de médecine et biologie de la reproduction au 05 49 44 39 56.

À lire aussi ...