Le bon virage du covoiturage

Le Futuroscope a lancé cet été une opération de covoiturage qui a rencontré le succès auprès des salariés. Une façon de résoudre des difficultés de recrutement tout en protégeant la planète. Une réflexion est lancée pour l’étendre à la Technopole.

Romain Mudrak

Le7.info

Et le Karos d’or revient à… Biram ! Cet étudiant de 
27 ans, saisonnier dans l’un des restaurants du Futuroscope, a réalisé cet été pas moins de 138 trajets en covoiturage entre son domicile et son travail. Pour saluer son engagement, le parc lui a offert une nuit pour cinq personnes avec petit déjeuner dans l’hôtel Station Cosmos… « J’habite à la résidence universitaire Descartes, tous les jours, je prenais jusqu’à quatre étudiants comme moi dans ma voiture ! » Chaque semaine, il entrait ses horaires sur l’application Karos, et les réponses fusaient. « Surtout pour le soir, à 23h30, il n’y avait pas de bus pour rentrer. » 
Pour Biram, ce dispositif mis en place par le parc était une évidence, à la fois pour son portefeuille mais surtout pour lutter contre le dérèglement climatique. Rien d’étonnant puisque le jeune homme poursuit des études en master 2 de gestion des énergies à Poitiers. « Imaginez les rejets de CO2 si tous les saisonniers utilisent une voiture ! Ça m’aide moi, les passagers et la planète. »

Sur le principe, chaque passager doit verser 2€ au conducteur. Mais durant l’été, cette somme a été entièrement prise en charge par le Futuroscope. Une façon de motiver les utilisateurs. L’opération continue d’ailleurs jusqu’à fin octobre. Au-delà des considérations environnementales, un autre enjeu a incité le parc à accomplir ce geste. « Le covoiturage est apparu comme une solution à des difficultés de recrutement, explique Virginie Pessot, en charge du développement des ressources humaines. L’amplitude horaire 
est importante et les transports en commun insuffisants. Avec le coût des carburants, nous avions du mal à trouver des saisonniers. » 
Il faut dire que le parc emploie l’été pas moins de 1 200 personnes. 20% de l’effectif a adhéré à Karos pour un total de 4 950 trajets. Entre la prise en charge des fameux 2€, le service de la plateforme, les animations et les cadeaux pour motiver les troupes, le Futuroscope a investi près de 10 000€ dans cette opération. Indispensable.

Vers la Technopole 
et au-delà

La démarche a si bien fonctionné que l’idée de la proposer à d’autres salariés de la Technopole est née. A commencer par ceux des hôtels, restaurants et également aux collaborateurs des centres d’appels. Le président des Entrepreneurs du Futur se montre enthousiaste. 
« La mobilité a toujours été un problème sur cette zone, souligne Mickaël Couturier. Les entreprises pourraient valoriser cette démarche écoresponsable auprès de leurs clients et peut-être recruter plus facilement. » Seraient-elles prêtes à prendre en charge la part passager pour séduire les utilisateurs ? Ou à défaut une collectivité ? 
Au Futuroscope, on évoque même une autre perspective : 
relier plusieurs sites touristiques de la Vienne grâce au covoiturage et à la mobilité douce.

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