Quand énergie rime avec économies

A l’approche de l’hiver, la hausse des coûts de l’énergie, et par extension du chauffage, crée des inquiétudes que le bouclier tarifaire annoncé par le gouvernement n’atténue que partiellement. Et si on s’attardait sur les éco-gestes du quotidien ?

Claire Brugier

Le7.info

Le prix moyen du fioul tourne actuellement autour de 1 500€ 
les 1 000 litres, l’électricité est facturée à près de 14 centimes par KWh, le gaz de chauffage à près de 9 centimes par KWh… Et les prévisions sont largement à la hausse. Face à la flambée des prix de l’énergie, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé mercredi son plan d’hiver. Il comprend notamment la prolongation du bouclier tarifaire pour limiter la hausse des tarifs du gaz et de l’électricité pour les particuliers à 15% début 2023 (contre 4% aujourd’hui), ainsi que des chèques exceptionnels de 100 à 200€ pour douze millions de foyers les plus modestes.

Reste que l’énergie la moins coûteuse est celle que l’on ne consomme pas. Un truisme assurément, même s’il va dans le sens de la sobriété énergétique conseillée. Concrètement, le quotidien de chacun est fait d’habitudes qui peuvent parfois, voire souvent, être converties en éco-gestes. Eteindre la lumière, limiter le temps d’alimentation des appareils électriques ou électroniques… Rien de neuf sous le soleil. Et pour le chauffage ? Il n’existe pas de solution miracle », assène Denis Allaume. Le conseiller à l’espace Info Energie de Grand Poitiers observe « de plus en plus d’inquiétudes par rapport à la hausse du prix des énergies. Auparavant, les questions des usagers étaient liées à l’entretien normal de leur patrimoine, de leur chaudière par exemple. Aujourd’hui on accueille davantage une population contrainte et forcée de faire des économies. Les questions et les profils ont évolué. »

«Chauffer quand 
on est absent ?

En 2021, les services de l’Etat ont enregistré 5 800 demandes d’aide au titre de Ma Prim’Renov (17,4M€) ; elles s’élèvent déjà à 4 600 cette année, pour 19M€ distribués. Mais on est en septembre… Trop tard pour se lancer dans de grands travaux d’amélioration énergétique avant l’arrivée des frimas hivernaux. Il faudra donc composer avec la vieille chaudière cette année encore. En attendant, « il y a un certain nombre de gestes à faire pour économiser un peu, assure Denis Allaume. Il ne s’agit pas d’arrêter complètement le chauffage évidemment, mais de mieux le gérer. »
 Pour rappel, « la température recommandée est de 19-20°C dans les pièces de vie et de 19°C la nuit », note le conseiller, soucieux de déconstruire certaines idées reçues, notamment « sur le fait de chauffer quand on est absent ». « Si on habite dans un logement avec beaucoup d’inertie, une vieille maison en pierre, on conseillera plutôt de laisser une base de chauffage, qui plus est s’il y a une problématique d’humidité. Mais si la maison dispose d’une bonne ventilation et d’une isolation par l’intérieur, il n’est pas gênant, sur la durée d’une journée de travail, de couper intégralement le chauffage et, si on peut le programmer, de remettre la chaudière en route une heure avant le retour. Ainsi le confort de l’occupant n’est pas perturbé. Si l’on rentre à midi, c’est encore différent. » En d’autres termes, « il n’existe pas de solution qui soit transposable dans toutes les maisons ».

Espace Info Energie de Grand Poitiers, 05 49 30 20 54 ou info.energie@grandpoitiers.fr. Il en existe trois autres, à Châtellerault (Maison de l’habitat), Vouneuil-sur-Vienne (CPIE) et zone du Futuroscope à Chasseneuil-du-Poitou (Soliha).

DR

À lire aussi ...