Crédit : les taux se desserrent

Porte-parole de Meilleurtaux.com à l’échelle nationale, Maël Bernier estiment que les taux d’intérêt reviennent « à la normale » et fait part de son optimisme pour 2023.

Arnault Varanne

Le7.info

2,28%. Tel est le taux moyen hors assurance et toutes durées confondues que les banques proposent à leurs clients ces derniers jours. Les prêts sur 7 ans (entre 2,05 et 2,17%) et 10 ans (2,12 à 2,22%) restent en-deçà de ce taux moyen, mais ceux sur du plus long terme -20 et 25 ans- le dépassent allègrement. « Clairement, les taux d’emprunt ne sont pas encore au plus haut, ils atteindront sans doute 3,5% dans le courant du deuxième trimestre 2023 », prévient Maël Bernier, porte-pa- role du courtier Meilleurtaux.com. Si l’on regarde dans le rétro, ces chiffres pourraient donner des sueurs froides à n’importe quel investisseur. Il y a un an, les banques prêtaient encore à... 1%. Seulement voilà, la flambée de l’immobilier est à ranger au rayon des souvenirs, ou presque.

Depuis l’automne, les banques prêtent au compte-goutte. Moins d’une offre sur deux est satisfaite en raison d’un taux d’usure -3,05% actuellement- qui a longtemps été bloqué, jusqu’à être rehaussé en octobre. « Sa modification mensuelle (à partir du 1er février, ndlr) va permettre de fluidifier les demandes parce que si vous avez 45 ans et que vous voulez acheter, c’est presque mission impossible aujourd’hui... » Magali Mue confirme que « la détente n’est pas encore perceptible ». La dirigeante de Mue Conseils et Financements, à Poitiers, constate que la « sélectivité extrême » des dossiers reste la règle. « En clair, mes clients doivent avoir un apport important, ne pas être trop âgés et bénéficier d’une épargne résiduelle s’ils veulent emprunter ! »

« Les prix n’ont pas encore baissé »

Le retour « à la normale » sur le front des taux s’accompagne toutefois de quelques inquiétudes et dépendra de la fixation des taux directeurs par la Banque centrale européenne. Reste à savoir si les prix des biens connaîtront la trajectoire inverse après avoir augmenté dans des proportions parfois déraisonnables. « Il devrait y avoir une stabilité, mais avec un petit temps de retard. Des vendeurs vont continuer à tester le marché sans revoir leurs prétentions », estime Maël Bernier. « Les prix n’ont pas encore baissé », confirme Magali Mue. L’accalmie qui devrait caractériser 2023 s’explique aussi par le nombre de transactions record au cours des quatre dernières années : plus de quatre millions ! « Beaucoup de secondo-accédants ont profité de taux très bas pour acheter une maison avec une pièce en plus, une piscine... Ils ne vont pas retourner sur le marché tout de suite. » Par expérience, la professionnelle table sur un marché à « 750 000-800 000 ventes cette année », ce qui constituerait un « atterrissage » acceptable pour les acteurs du secteur. Localement, Magali Mue se montre plus optimiste qu’à l’automne 2022 où elle devait se battre pour que ses clients accèdent à la propriété.

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