Un abri pour les enfants en danger

Le CHU de Poitiers abrite depuis fin janvier une Unité d’accueil pédiatrique enfants en danger, qui réunit en un seul lieu les acteurs de la prise en charge des mineurs victimes de violences.

Claire Brugier

Le7.info

Un enfant sur dix en France est victime de maltraitance. Le chiffre étonne, effraie. Il devrait alerter. « Il faut regarder, écouter. Tout le monde a du mal à voir la maltraitance mais elle existe, elle est présente », 
insiste le Dr Marie Lebeau. Médecin légiste au sein de l’unité médico-judiciaire (UMJ) du CHU de Poitiers, elle est aussi la coordinatrice de l’unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) mise en place fin janvier. Pluridisciplinaire, l’UAPED s’inscrit dans le plan gouvernemental de lutte contre les violences faites aux enfants et s’appuie sur une convention signée par plusieurs partenaires : le CHU, l’ARS, le CH Laborit, le Tribunal judiciaire, le Département, le Prism ainsi que les services de police et de gendarmerie. 
« L’UAPED centralise autour des enfants en un lieu unique, et si possible en un temps unique, à la fois les auditions filmées avec les gendarmes ou les policiers, les constats médico-légaux -et les examens gynécologiques si besoin- et la prise en charge psychologique, sociale et médicale », résume le Dr Lebeau. L’objectif est d’éviter que l’enfant ait à raconter plusieurs fois le traumatisme qu’il a subi, car 
« le répéter, c’est le revivre ». Une infirmière l’accompagne durant tout son parcours.

Promouvoir la détection

Depuis son ouverture, l’UAPED réalise une cinquantaine d’examens par mois et, parallèlement, elle propose aux parents, s’ils ne sont pas les auteurs de la maltraitance, de rencontrer une assistante sociale. Son rôle s’étend également à la détection. « Nous sommes aussi un pôle d’avis pour les autres services de l’hôpital, les pédiatres ou les médecins généralistes », rappelle le 
Dr Lebeau. Les informations préoccupantes auprès de la cellule dédiée du Département (CRIP) ou les signalements auprès du procureur émanent aujourd’hui en majorité de l’école, encore trop peu des professionnels de santé.
Installée au sein du service de médecine légale, l’UAPED devrait prochainement emménager dans le bâtiment Joseph-Garnier, comme la Maison de Freyja -la Maison des femmes ouverte en janvier- et l’unité médico-judiciaire.

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