L’émoi des « nounous publiques »

Après la résidence Edith-Augustin, c’est l’autre dossier sensible du Centre communal d’action sociale de Poitiers. La crèche familiale doit fermer ses portes en septembre 2024. Les assistantes maternelles s’inquiètent pour la prochaine rentrée.

Romain Mudrak

Le7.info

La lutte pour le maintien de la résidence autonomie Edith-Augustin à Poitiers et l’occupation hyper-médiatisée des lieux a quelque peu occulté un autre combat. Les assistantes maternelles de la crèche familiale ont appris en février que leur employeur, le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Poitiers, confronté à un lourd déficit, comptait stopper cette activité (Le 7 n°600). Si la fin de ce service public est annoncée pour septembre 2024, le nombre de nouvelles inscriptions semble déjà se réduire considérablement, provoquant l’angoisse de certaines « nounous publiques » face à ce changement de situation. Corinne, assistante maternelle depuis trente ans, a clamé son 
« mal-être » lors d’une conférence de presse encore visible en ligne : « En septembre, on nous disait qu’on était les meilleures. Six mois plus tard, le service devait fermer. Aujourd’hui, un courrier a été envoyé aux parents leur indiquant qu’ils étaient prioritaires pour entrer en crèche collective. J’ai une famille qui fait ce choix, je perds donc une place et on entend dire que la commission d’attribution a bloqué les nouvelles places pour la crèche familiale. »

« Des garanties 
ont été données »

De source syndicale, dix des quinze collaboratrices se sont engagées dans un nouveau projet : trois ont prévu de se mettre à leur compte, sept souhaitent travailler en école ou en médiathèque. Léonore Moncond’huy se veut rassurante. Interrogée le 14 mai 
dans l’émission Dimanche en politique, sur France 3, la maire de Poitiers a rappelé que 
« d’emblée des garanties ont été données aux agentes, elles seront accompagnées dans leur projet professionnel et elles auront une place dans le service public si elles le souhaitent ».

Vincent Bohan, secrétaire général de la CGT-Territoriaux, alerte cependant la municipalité : « On pensait que jusqu’en septembre 2024, celles qui voudraient rester auraient le même nombre de contrats, ce n’est pas du tout ce qui est en train de se passer. On doit pouvoir les garder dans la collectivité, il y aura des gens pour ce type de garde, c’est une certitude. » Un avis confirmé par Mélanie, l’une des mamans qui utilisent ce service : « On est attaché à ce mode de garde et au service public. La mairie dit qu’il n’est pas plébiscité par les parents mais il est surtout extrêmement méconnu. Il faut parler en termes de qualité et pas seulement en quantité dans ce domaine. »

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