Les professionnels de santé pouvant prescrire et administrer certains vaccins sont désormais plus nombreux. Une décision plutôt appréciée dans la Vienne, malgré quelques réserves.
Plus besoin de passer par le médecin généraliste ! Se faire prescrire et administrer l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal par des infirmiers, des sages-femmes ou encore des pharmaciens quand on a plus de plus de 11 ans, c’est désormais possible. Et ce, depuis la publication de deux décrets au Journal Officiel en date du 9 août dernier.
Un choix approuvé
Une mesure saluée par le président du conseil interdépartemental de l’Ordre des infirmiers du Poitou-Charentes même si, pendant la pandémie, les infirmiers étaient déjà habilités à vacciner contre la Covid-19.
« En matière de santé publique et de prévention, il est important que les couvertures vaccinales atteignent l’ensemble de la population avec des possibilités supplémentaires offertes aux infirmiers, aux sages-femmes ainsi qu’aux pharmaciens », expose Christian Trianneau. D’autant plus que sur l’ensemble du territoire français, trois millions de personnes n’auraient pas de médecin traitant. « Or, parmi elles, 300 000 sont en affection longue durée. Il est donc inimaginable qu’elles ne soient pas suivies alors que des infirmiers sont disponibles. » Aussi, les infirmiers peuvent examiner l’état de santé d’un patient qui pourrait ne pas avoir été vu depuis des années.
Cet élargissement des fonctions est également approuvé par Jean-Philippe Brégère. Et selon lui, de multiples raisons le justifient. « Il y a une désertification médicale galopante. »
En zone rurale, il devient en effet difficile de trouver un médecin pour se faire vacciner. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine de Nouvelle-Aquitaine rappelle que depuis que les pharmaciens sont habilités à le faire contre la grippe saisonnière, la
couverture vaccinale a augmenté de dix points.
« Pendant la période de confinement, il manquait néanmoins un million de vaccinations à la fin de l’année pour que les schémas vaccinaux soient complets », tempère-t-il. Et s’il est parfois difficile de trouver un généraliste, il y a toujours une pharmacie ouverte.
« Parfois même la nuit. »
Quant à elles, les sages-femmes sont impliquées depuis plusieurs années dans la vaccination dans le cadre de leurs compétences.
« Cet élargissement de leurs fonctions répond aux besoins de la population et aux enjeux de santé publique », relate Corine Nicolas, présidente du conseil de l’Ordre des sages-femmes de la Vienne.
Conserver les traces vaccinales
« Il n’est pas question d’être favorable ou non à ce décret dès lors que le gouvernement a pris sa décision », note de son côté Henri Dieulegard, président du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Selon lui, il n’y a aucun problème avec le fait que les pharmaciens et infirmiers puissent vacciner, mais le spécialiste met en garde au sujet des carnets de santé. « Chez les adultes, les traces vaccinales ne sont pas toujours conservées et le suivi devient quant à lui difficile. »