La vigne source d’emploi

A Jaunay-Marigny, l’association Vignes d’Avenir accueille des salariés en insertion sur le domaine de Lavauguyot pour leur apprendre les métiers de la vigne sur une exploitation bio. Une démarche inédite dans la Vienne.

Eva Proust

Le7.info

Il est 8h ce jeudi 7 septembre et le domaine de Lavauguyot est en pleine effervescence. Tous s’activent autour des vignes et des cuves depuis 3h du matin. Pour éviter les fortes chaleurs de ce début de mois, mais aussi pour ne pas stocker un raisin trop chaud et altérer la qualité du vin. C’est la première vendange de l’année, et même du domaine depuis son acquisition en location par Valentin Ramel et German Mulet en décembre 2022, grâce à un prêt participatif via la plateforme Blue Bees. « On voulait conduire le domaine comme on le souhaitait. Il est en bio depuis vingt-cinq ans et on poursuit cela sur nos 20 hectares de vignes. »
Pour cette première, le duo peut compter sur les trente ans d’expertise de Pablo Rubio. Œnologue « né dans la vigne », il fait la tournée des vignobles de France et d’Espagne pour conseiller les vignerons. Ce matin-là, deux à trois tonnes d’un cépage de pinot noir ont déjà été récoltés, soit quelque 2 200 litres de jus. Du sauvignon -blanc et gris- attend d’être vendangé sur d’autres parcelles.

Une formation qualifiante

Depuis juin 2023, six salariés ont été recrutés. Pour Valentin Ramel, l’objectif est d’apporter une réponse à un double enjeu autour de la vigne, écologique en misant sur le bio, mais aussi professionnel. « Il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur viticole et un besoin de retrouver un travail pour ces personnes. Ici, elles apprennent le métier à partir de zéro et vont suivre tout le cycle de la vigne jusqu’aux prochaines vendanges. »
Une éducatrice gère le quotidien des salariés en insertion, dont les contrats durent deux ans au maximum. Un tremplin vers l’emploi qui tient à cœur aux deux vignerons. « On voudrait proposer une qualification reconnue par l’État, pour permettre aux salariés de trouver plus facilement un emploi ensuite. »
Cette année, le domaine vise une petite production d’environ 35 000 bouteilles, dont une partie sera en vente directe. « On veut montrer ce qui existe en termes de vins dans la région. » German et Valentin envisagent d’ouvrir davantage de postes salariés pour structurer leur affaire, notamment l’œnotourisme au sein du manoir de Lavauguyot attenant au domaine. Une façon d’en faire une vitrine du savoir-faire viticole local.

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