Dans son deuxième long-métrage, Toni en Famille, le jeune réalisateur Nathan Ambrosioni s’immisce avec justesse dans le quotidien d’une maman solo de cinq ados, incarnée avec réalisme par une Camille Cottin inspirée.
Antonia, dite Toni, 42 ans, cinq enfants entre le collège et le lycée. C’est à partir de ces maigres ingrédients que Nathan Ambrosioni a imaginé son deuxième long-métrage, Toni en famille. Après s’être penché sur une relation frère-sœur dans Les Drapeaux de papier (2018), le tout jeune réalisateur de 24 ans a posé sa caméra sur l’épaule d’une maman solo qui réalise que ses enfants ont grandi. Tout simplement. Cela suffit-il à faire un film ? Assurément. Nathan Ambrosioni en apporte la preuve avec la complicité d’une Camille Cottin à la fois solaire et inquiète. L’actrice est de tous les plans ou presque, au cœur de scènes et de dialogues confondants de réalisme, entourée par des adolescents plus vrais que nature. On partage avec eux le petit déjeuner, le brossage de dents, les chamailleries et les fous rires, les regards tendres et réprobateurs, les interrogations des uns sur leur orientation -scolaire ou sexuelle-, des autres sur leur coiffure, de Toni sur sa vie. Il y a vingt ans, elle a remporté la Star Ac, une petite notoriété qui la fait encore chanter dans les bars mais qu’elle voudrait désormais classer. Pas si facile. La quadragénaire se découvre cernée par des murs invisibles qui la tiennent éloignée de ses envies. Pourtant dans son tube des années 2000, elle chantait avoir des rêves plein la tête… Puis elle est devenue mère.
Certes, Nathan Ambrosioni ne révolutionne pas le genre avec cette proposition de facture très classique, mais il filme avec une telle sincérité et une telle justesse qu’il fait mouche. Et plus encore chez les parents et leurs ados qui y trouveront comme un petit air de déjà-vécu…