Les commerces à bonne température

Les particuliers ne sont pas les seuls à surveiller leur consommation de chauffage. Les commerçants aussi sont vigilants, diversement selon la nature de leur activité.

Claire Brugier

Le7.info

Pour la planète comme pour leur portefeuille, les commerces ont tout intérêt à être attentifs à leur gestion du chauffage. Quand chauffage il y a ! Car pour sa part, Jean-Baptiste Dubreuil, gérant des bars Chez Alphonse et Le Petit Alphonse, ne se pose même pas la question. 
« Je ne mets jamais de chauffage ni de climatisation, ou vraiment très rarement, explique le président de Poitiers le Centre. Un bar, dès qu’il y a des clients, ça se réchauffe vite. Mais la gestion du chauffage n’est pas la même dans une boutique de vêtements, une pharmacie... » 
Les commerçants restent vigilants. « J’ai la chance d’avoir un local tempéré mais, pour la première fois cette année, j’ai utilisé un thermomètre pour contrôler la température, explique Véronique Riquin, gérante de la boutique de lingerie Falbala, à Châtellerault. Cela me permet de mieux maîtriser ma consommation. En général la température tourne autour d’une vingtaine de degrés, mais c’est le confort des clientes qui prime. Si l’une d’elles me dit qu’elle a froid, j’augmente le chauffage. » Les contraintes sont encore différentes à la chocolaterie châtelleraudaise La Fée Mélusine. Plus spacieux et haut de plafond, l’espace de vente rénové au printemps augure une facture énergétique proportionnelle cet hiver. Sandrine Burgault, la co-gérante, s’y attend, « même si les moteurs des vitrines réfrigérées limitent un peu la consommation ». Ici, pas de radiateurs classiques. « Nous avons une climatisation réversible. L’idéal, ce sont 16-17°C. Il faut surtout éviter les gros écarts de température. Les chocolats avec ganache sont nécessairement en vitrine réfrigérée, ceux qui restent en dehors ne sont pas faits de la même façon. »

Se faire accompagner

Les chambres consulaires, de leur côté, ne mènent pas d’actions spécifiques. Toutefois, la présence d’une chargée de mission transition écologique au sein de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) et le recrutement en cours d’un conseiller énergie à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) témoignent de la prégnance des questions énergétiques. « La conjoncture fait que les factures des professionnels sont en hausse, ce qui peut poser la question de la pérennité de certaines entreprises »,
note Olivier Algranti, référent commerces à la CCI. A la CMA, plusieurs actions sont proposées, pour mesurer les postes de consommation énergétiques, analyser les flux aussi bien en matière de chauffage que de bio-déchets… « Nous allons très prochainement mettre en place une action dans le domaine de l’aide à la rénovation des bâtiments commerciaux », complète Rodolphe Houdayer, responsable du service économie. La problématique est d’autant plus prégnante que « jusqu’à présent, la hausse du coût de l’énergie a été absorbée par les marges des commerçants, note Jean-Baptiste Dubreuil, mais si elle se poursuivait ils devraient la répercuter. »

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