Mathieu Madenian : « La famille, c’est un sujet universel »

Invité de la soirée de lancement de l’Espace Republic Corner, à Poitiers, fin septembre, Mathieu Madenian y jouera Un spectacle familial mercredi, à 20h. A 47 ans, l’humoriste touche-à-tout fait mouche.

Ça vous est déjà arrivé de jouer dans une salle à quelques jours d'intervalle ? 
« Ça arrive de temps en temps, oui ! La semaine dernière, je n'ai joué que dix-quinze minutes pour l'inauguration de l'Espace Republic Corner avec les copains (le Comedy club, ndlr). Là, je reviens pour le spectacle entier. »

Comment avez-vous trouvé l'Espace Republic Corner ? 
« C'est une super salle qui, j'espère, va entrer dans le paysage culturel de Poitiers. Elle a tout pour réussir avec les restos à côté. Et avec une jauge de 400-500 personnes, c'est intéressant. Je n'ai jamais joué à Poitiers avant, juste à La Hune, à Saint-Benoît. »

D'où vient ce spectacle sur la famille ? Vous êtes-vous interdit de révéler des choses ? 
« J'ai commencé à écrire pendant le confinement, justement pendant que j'étais éloigné de mes proches. C'est un sujet universel. On est tous issu d'une famille qui nous a construits... Il y a les familles de sang, de cœur, politique... Tout rentre là-dedans ! Je ne me suis rien interdit, j'ai une famille super et je n'ai rien déterré de secret. Pour eux, mon spectacle est un documentaire. Et puis comme mon père est Arménien, dès qu'on fait de l'argent tout est permis (rire) ! »

Vous êtes en fin de tournée. Commet l'avez-vous fait évoluer au gré de l'actualité ? 
« Je ne l'ai joué que trois mois à Paris, puis il y a eu une captation pour Amazon. J'en suis à environ 150 dates en tournée. Perso, je me renouvelle tout le temps, j'écris de nouvelles vannes. Entretemps, je suis devenu papa quand même. C'est du spectacle vivant donc ça bouge. Par exemple, je ne parle plus de confinement ou de la trahison de Marion Maréchal avec sa tante Marine (Le Pen). J'évoque Macron, son enfance, comment il devait être... »

Il vous reste quelques dates jusqu'en janvier. Et après ? 
« J'ai un autre spectacle en préparation et je dois tourner en octobre et janvier huit enregistrements de Génération Paname (sur France Télévisions, ndlr), ça prend un peu de temps. Ecrire et jouer sur scène, ce sont des trucs que je peux maîtriser sans attendre que mon agent m'appelle pour d'autres propositions. »

Qu'est-ce que vous préférez, la scène, la radio, la télé ? 
« La scène car on ne peut pas mentir. Quand tu fais de la radio, tu as toujours un ou deux collègues qui rigolent. La télé, c'est monté. Sur scène, on voit tout de suite la réaction des gens. Le but, c'est de leur faire passer un bon moment, qu'ils se changent les idées. »

Avec l'expérience, avez-vous toujours un peu le trac ? 
« Pas du tout ! Nous les humoristes, on a la belle vie, on est bien payé, on se lève tard. Je n'ai pas de pression. Vingt minutes avant de monter sur scène, je prends l'apéro avec mes régisseurs. »

Comment vivez-vous le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ? 
« Mal ! On assiste à un génocide, une épuration ethnique. On n'a rien anticipé et c'est trop tard. On va arriver sur place et découvrir des exactions. On a laissé tomber des gens dont on disait qu'ils étaient des amis. Ce sont des sujets douloureux, dont j’essaie de faire quelque chose de souriant. »

Mathieu Madenian, Un spectacle familial, à 20h à l'Espace Republic Corner, à Poitiers. Tarifs : 25 et 30€. Réservations sur my.weezevent.com.

DR