Fadoua Bouzbouz : « L’Esigelec est complémentaire »

L’Esigelec a accueilli ses premiers étudiants début septembre sur la Technopole du Futuroscope (Téléport 1). Loin des polémiques du printemps, la directrice du campus poitevin de l’école d’ingénieurs Fadoua Bouzbouz tend la main aux acteurs locaux de la formation.

Arnault Varanne

Le7.info

Vous avez investi l’Arobase 6 
(Téléport 1) en mai 2023. Que s’est-il passé depuis ?
« Nous avons récupéré un plateau vide (750m2), que nous avons aménagé. Les travaux sur le plateau du deuxième étage ne démarreront qu’en janvier. Début 2024, nous deviendrons propriétaires d’environ 85% du bâtiment (4 500m2). Nous nous inscrivons ici dans la durée. »

Le campus de Poitiers de l’Esigelec a accueilli ses quinze premiers étudiants. Rappelez-nous à quelle discipline vous les formez ?
« Déjà, il faut savoir qu’ils viennent de partout, de la Vendée, du Centre-Val-de-Loire, de l’étranger avec des étudiants internationaux en provenance de nos classes préparatoires au Sénégal, au Cameroun et au Bénin. Nous formons en alternance des ingénieurs généralistes avec deux spécialités : 
le développement de logiciels, test et qualité ; intelligence artificielle et big data. »

Quel est le plan de montée en charge sur le campus 
de Poitiers ?
« En 2029-2030, nous souhaitons atteindre les 100 étudiants par promo, avec 300 étudiants sur le campus. Dès la rentrée prochaine, nous avons pour objectif de faire rentrer 30 étudiants en première année. En 2025, 60... Il faut savoir que sur les 36 mois de formation, ils passent entre 24 et 25 mois en entreprise. »

Des passerelles sont-elles déjà à l’œuvre avec le tissu économique local ?
« Aujourd’hui, dans la Vienne, le groupe Ingellience va signer deux contrats, Sorégies et Haulogy nous prennent trois apprentis. D’autres étudiants seront à la SNCF, chez STMicroelectronics, SAP à Paris. Nous voulons renforcer la part des entreprises locales dès 2024. A Rouen, 85% des contrats d’apprentissage sont en Normandie. »

L’Esigelec a été accueillie fraîchement sur le territoire par certains interlocuteurs qui l’ont accusée d’entrer en concurrence avec les formations existantes...
« A Rouen, nous sommes membres de la Comue, qui réunit tous les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Mon message aux acteurs locaux, c’est que nous avons envie de co-construire avec eux, voir comment on peut unir nos forces au service du territoire. Nous arrivons avec un diplôme d’ingénieur, mais nous sommes ouverts à d’autres formes, comme des masters développés avec l’Insa de Rouen. Nos étudiants peuvent aller faire des masters de recherche à l’université... Je le répète, nous sommes complémentaires et pas en concurrence. »

Vous souhaitez mettre en place un accueil régulier de jeunes du territoire. De quoi s’agit-il exactement ?
« Notre objectif est effectivement d’ouvrir nos portes à des collégiens, lycéens ou étudiants le mercredi. Le matin, ils passeront une demi-journée de cours avec nos étudiants et, l’après-midi, ils feront une activité associative autour de notre baby-foot connecté, de notre futur FabLab... »

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