Aujourd'hui
Le Regard de la semaine est signé Axel Brevière.
A Poitiers, la place de la mairie tapissée de vêtements et le Festival de la mode responsable du week-end dernier nous rappellent les enjeux qui se cachent derrière notre garde-robe. Par ces événements, l’association FMR a le projet d’exposer aux habitants des alternatives pour rendre notre consommation de textile plus respectueuse de l’environnement et des droits humains.
Et pour cause, la fast-fashion se répand à une vitesse folle. Ce modèle apparu dans les années 90 désigne un ensemble de marques qui renouvellent leurs collections très fréquemment, proposant des produits à des prix réduits sans se soucier de l’impact environnemental et des conditions de travail des employés. Les plus connues sont H&M et Zara.
Depuis quelques années, une production encore plus perverse a vu le jour : l’ultra-fast-fashion. La tête de file : Shein. Cette société met chaque jour en ligne sur son site entre cinq et dix mille nouveaux modèles. D’après de multiples études, les employés travaillent à un rythme inhumain, les matériaux utilisés dérivent majoritairement du pétrole, des millions d’invendus sont jetés, les vêtements peuvent contenir des produits toxiques, des litres d’eau sont utilisés, les créateurs de mode se font copier, et j’en passe. Malgré tout, ce type de société poursuit sa croissance. Les causes : un marketing agressif qui pousse à la consommation, des influenceurs qui relaient la marque à tout-va et un prix très attractif.
Heureusement, des alternatives se développent. D’une part, pour les petits budgets, la seconde main se répand de plus en plus. Les friperies sont présentes partout. Des associations caritatives à l’image d’Emmaüs permettent de donner ses vêtements mais aussi d’en acheter à moindre coût. Rien que sur Poitiers et Châtellerault, des bric-à-brac et braderies sont souvent créés. Les multiples brocantes permettent aussi de changer sa garde-robe avec des habits à prix très réduits. De plus, l’upcycling (modifier un produit inutilisable pour en créer un autre) et la couture grandissent aussi, avec un objectif écologique et économique.
D’autre part, des associations comme Wedressfair répertorient des dizaines de marques de vêtements responsables de l’environnement et de leurs employés pour celles et ceux qui préfèrent acheter du neuf. Autour de moi, je vois les mentalités évoluer. Le changement ne sera pas soudain mais j’ai l’espoir qu’un jour la seconde main devienne la nouvelle mode.
CV express
Né à Nantes mais ayant la Vendée dans mon cœur, je suis en licence lettres-sciences politiques à Poitiers. J'adore bouger et faire du sport. Pour moi, profiter de la vie consiste à multiplier les moments de bonheur. Je souhaite plus tard travailler à l'étranger et m'impliquer de toutes mes forces pour rendre la planète meilleure.
J'aime : l'humain, le surf, les débats, écouter les autres, les pâtes, m'instruire, le voyage, les rires, les expériences inoubliables, apprendre l'anglais.
Je n'aime pas : les fatalistes, le climatoscepticisme, ne rien faire, le café, les préjugés.
À lire aussi ...