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En matière de crédit immobilier, la hausse des taux a été fulgurante ces derniers mois. Si une stabilisation s'amorce, la perte de pouvoir d'achat des ménages est énorme.
Acquérir un bien immobilier à crédit coûte cher en ce moment dans la Vienne, comme partout en France. Les taux d'intérêt ont continué d'augmenter au cours du troisième trimestre 2023. Au sein de l'agence poitevine du courtier MeilleurTaux.com, la moyenne s'établit entre 4,3% et 4,5% sur des durées de 20 à 25 ans. Des chiffres confirmés au plan national par l'observatoire de la marque qui vient de publier un rapport sur le marché. « Cette hausse a été brutale, historique même, nous obtenions des taux à 2,60% environ en début d'année », note Benjamin Cools, son directeur. Le coût des emprunts a été multiplié par quatre en à peine deux ans.
Logiquement, ce phénomène a eu un impact sur les capacités d'emprunt des ménages. « J'ai l'exemple d'un prêt de 200 000€ sur 25 ans, reprend le courtier. Un foyer devait sortir chaque mois 910€ en fin d'année dernière. Aujourd’hui, la mensualité s'élève à 1 124€ pour la même opération, hors assurance. » Soit un delta de 214€ qui, multiplié par le nombre d'échéances, a incité plus d'une famille à reporter son projet à plus tard. Selon les chiffres fournis par MeilleurTaux.com et Crédit logement, organisme de caution pour les emprunteurs, le nombre de crédits octroyés dans la Vienne a baissé de 40%. La raison ? Si le taux d'usure a été relevé récemment par la Banque de France, le taux légal d'endettement maximal, lui, n'a pas bougé. Malgré les efforts consentis, les demandes de financement dépassaient les fameux 35% règlementaires.
Le moment de retenter sa chance
Quid de l'avenir ? « Comme la Banque centrale européenne n'a pas augmenté son taux directeur depuis plusieurs semaines, je pense qu'on s'oriente vers une stabilisation des taux pour huit mois à un an minimum », analyse Benjamin Cools. Il va donc falloir s'habituer à un coût du crédit relativement onéreux. Toutefois, « les dossiers recommencent à passer depuis septembre, nuance-t-il. La stabilisation fait que les banques sont à nouveau plus souples, c'est le moment de représenter son dossier et de comparer les offres. » Surtout que les prix de l'immobilier ont légèrement baissé. De 5 à 10% en moyenne. Une tendance néanmoins ralentie par une demande restée forte, signe que les capacités d'autofinancement demeurent importantes dans le département.
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