Aujourd'hui
Dans la Vienne comme en bon nombre d’endroits amateurs de bonne bière, brasseries artisanales et caves dédiées font florès. Pour Germain Danglade, le houblon est un fond de commerce : zythologue est son métier !
A Bellefois-Neuville -un berceau-, comme aux Trois-Moutiers, à Ligugé comme à Valdivienne, à Nouaillé, Poitiers ou Availles-Limouzine comme à Vivonne, Pouant ou Montmorillon, ils ont posé les jalons de leur conquête. La Vienne, terre de brasseurs ? L’évidence affleure : ces dix dernières années, profusion est devenue religion. Jusqu’à friser la saturation, regrettent même les spécialistes. « Il y a tellement de concurrence que certaines brasseries peinent aujourd’hui à joindre les deux bouts », assume Germain Danglade.
Sans doute ne connaissez-vous pas encore ce nom. Normal ! Cet ancien éducateur spécialisé est un cas unique en son genre dans le département, dépositaire d’un art méconnu dans lequel il s’est reconverti en 2022 : la zythologie. Rien de vulgaire là-dedans, l’intéressé tempère : « Pour faire simple, le zythologue (on dit aussi biérologue, ndlr), c’est le sommelier de la bière. » Nous voilà rassurés !
Ainsi donc il existe des « testeurs » de bières comme il existe des « goûteurs » de vins. « Nous sommes beaucoup moins nombreux, nuance Germain. Et pour cause, la seule formation reconnue n’est dispensée que depuis 2020 par l’IFCO, organisme présent à Paris, Marseille, et depuis quelques mois à Lyon et Bordeaux. Mais dans la pratique, le travail est sensiblement le même. »
La bière du partage
Ce travail-là, « Germain Zythologue », c’est le nom de sa société, le décline sous plusieurs formes. Ateliers dégustation, en cave, brasserie ou à domicile, sessions d’initiation aux accords bières-mets, participation à des festivals, team-buildings, mariages et autres événements publics et privés, consulting, formation… La liste est longue des bienfaits dispensés. « Je propose même des sessions à destination de salariés du monde de la bière, pour les aider à perfectionner leur analyse sensorielle, à parfaire leur connaissance des styles, à enrichir leur vocabulaire lorsqu’ils sont amenés à décrire tel ou tel produit… Toutes ces activités sont à l’image du monde dans lequel j’évolue, elles invitent, comme la bière elle-même, à l’échange et au partage. »
Une convivialité teintée d’authenticité qui séduit un nombre grandissant d’amateurs et place la bière au faîte des boissons alcooliques les plus prisées de notre pays. « L’an passé, elle était même la plus consommée de toutes, devant le vin », illustre le co-organisateur du concours des brasseurs amateurs du Poitou Bière Festival. Que brasseurs et caves à bières poussent comme des petits pains n’a donc rien d’étonnant. « Leur essor répond à une réelle demande, corrobore Germain. Une frange élargie de la population se détourne des fabrications industrielles et se laisse volontiers tenter par la qualité des bières artisanales aujourd’hui produites. On est plus que jamais dans l’ère du boire moins, mais boire mieux. » Hier intimiste, le marché de la bière se fait mousser au soleil du troisième millénaire. Monsieur le zythologue n’a pas fini de trinquer à sa santé !
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