Biodéchets : 
le tri, c’est demain !

A partir du 1er janvier 2024, particuliers et professionnels auront l’obligation de valoriser leurs biodéchets, restes de nourriture, épluchures... Les collectivités ont installé des bornes de collecte au pied des immeubles et distribué des composteurs, mais la transition risque d’être lente.

Arnault Varanne

Le7.info

Un petit geste pour vous, un grand pas pour la planète ! La valorisation à la source des biodéchets, au fond, c’est ça ! Le saviez-vous ? 30% du contenu d’un sac poubelle noir est constitué de restes alimentaires et autres épluchures qui finissent en général brûlés dans un incinérateur. 
« Ce qui génère de la pollution en termes de transports et de traitement », abonde Delphine Devaux, directrice de Compost’Âge. L’association de référence sur le sujet accompagne les collectivités locales dans la mise en place de solutions de tri à destination des particuliers, obligés de s’y coller à partir du 1er janvier 2024. C’est ce qu’impose la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020.

A Grand Poitiers, « territoire plutôt bien avancé », près de 
40 000 composteurs et bio-seaux ont déjà été distribués, « soit 70% des maisons individuelles, commente Gérald Blanchard, vice-président de la collectivité en charge de la Gestion des déchets et de l’Economie circulaire. Et 106 sites pour implanter des composteurs collectifs sont prévus, 32 sur la voie publique, 28 au pied d’immeubles et 
46 à proximité d’établissements publics et privés. » Le dispositif devrait s’élargir une fois que toutes les communes auront procédé à un recensement exhaustif des besoins. Les points d’apport volontaire dans le centre-ville de Poitiers présentent « un bilan mitigé ». « On travaille sur l’accompagnement, peut-être qu’une 
ouverture avec un smartphone serait plus judicieuse qu’avec une carte », poursuit le maire de Buxerolles.

Réduire de 30% le volume des containers

Compostage sur place ou fléchage vers des unités de méthanisation, l’essentiel reste bien de « transformer les déchets en matière première ». Ou comment faire d’« un geste qui ne prend pas beaucoup de temps quelque chose d’utile », embraie Delphine Devaux. Grand Poitiers s’est fixé comme objectif une réduction de 30% des containers (poubelles), avec un premier bilan chiffré au bout d’un an et une éventuelle diminution de la collecte. Compost’Âge n’a pas ménagé sa peine, multipliant les interventions dans les fêtes des plantes, les déchetteries, auprès des écoliers... Sept vidéos pédagogiques sont même en ligne sur la chaîne YouTube de Grand Poitiers. « Et on communiquera à nouveau si nécessaire », 
ajoute Gérald Blanchard. « Ça va devenir un réflexe comme un autre, il faut juste que le maillage soit abouti », parie Louise Lemblé, adhérente de Zéro Déchet Poitiers.

A Grand Châtellerault, les habitants sont invités à venir retirer à un tarif gracieux leur composteur. La communauté d’agglomération table sur un objectif de 22 160 composteurs à l’horizon 2025, sachant que 
873 unités ont été vendues sur les neufs premiers mois de 2023. Deux bornes de collecte ont vu le jour avant l’été à Châtellerault, quartier Châteauneuf, et Saint-Gervais-les-Trois-Clochers. 
Entre juin et septembre, 917kg ont été collectées du côté des particuliers et 795kg chez les professionnels (boulangerie, Ehpad, 
Maison d'accueil rural pour personnes âgées). Une collecte qui s’est transformée en 470kg de compost et 233m3 de biogaz. Un bon début. D’autres bornes -18 au total- et des composteurs collectifs verront le jour en 
l'année prochaine. Top départ le 1er janvier 2024, mais en réalité, beaucoup d’habitants de la Vienne ont déjà pris le pli du compost.

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