La seconde vue des lunettes

Plusieurs millions de paires de lunettes de vue dorment dans les tiroirs des Français. Alors qu'une collecte spéciale est organisée dans la Vienne jusqu'au 
22 décembre, les solutions se multiplient pour recycler ou même revendre soi-même ses binocles.

Le7.info

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Le moment est venu d'y voir plus clair dans ses vieilles affaires... Jusqu'au 22 décembre, Harmonie mutuelle collecte toutes les lunettes usagées dans ses agences de la Vienne et les établissements de soin du groupe VYV3. En échange, chaque participant bénéficie d'un bon de réduction de 
40 à 60€ dans l'enseigne Ecouter Voir pour acheter une nouvelle monture de fabrication française biosourcée ou recyclée. 
« A travers cette opération, nous avons pour ambition de sensibiliser le grand public à une consommation plus responsable des dispositifs médicaux », 
explique Magali Blanchet, directrice régionale d'Harmonie mutuelle. Lors de la première édition en 2022, 5 000 paires avaient été récupérées dans la Vienne. Et après ? Triées et remises en état dans d'autres départements, elles ont ensuite été transmises à des associations humanitaires (45%) ou reconditionnées et revendues sur le marché français (30%). Un quart des paires ont été stockées pour pièces ou ont servi à la formation des apprentis opticiens.

Plateforme d'échanges

En France, des millions de paires de lunettes dorment dans les tiroirs. Parfois car les verres ne sont plus adaptés à la vue des propriétaires. Souvent parce que la mode a changé. Reste à savoir quoi faire de ces objets encombrants. D'abord, sachez qu'une grande partie des opticiens ont mis en place des points de collecte dans leur boutique. Il faut juste que la monture et les deux verres soient en bon état. Mais une autre solution émerge actuellement : les revendre soi-même ! 
Seecly est la première plateforme d'achat-revente dédiée aux lunettes de seconde main qui offre, en outre, « la possibilité de les faire mettre à sa vue par des opticiens ». Des techniciens s'assurent de la conformité et de la qualité du produit. Comme pour du neuf, les verres sont remboursés par la Sécurité sociale et sa mutuelle si l'acheteur possède une ordonnance.

Toutefois, les lunettes peuvent être trop endommagées pour être reconditionnées. Là encore, une solution se développe. Depuis quelques mois, l'association Recycl Optics s'est fixé l'objectif de créer une véritable filière de revalorisation des déchets de la lunetterie. A Poitiers, la vénérable Maison Emard, fondée en 1921, est pour l'instant la seule enseigne répertoriée sur son site : 
« Nous leur donnons les verres des modèles de présentation qui sont dans une matière plastique recyclable, précise la gérante Stéphanie Bossat. En revanche, les montures sont composées de plusieurs matériaux, c'est plus compliqué. » Contrairement à d'autres secteurs, la seconde main peine encore à se développer dans la lunetterie. Et si la solution consistait à rembourser aussi les montures d'occasion ? Plusieurs acteurs le réclament déjà.

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