Aujourd'hui
Le Regard de la semaine est signé Dominique Truco.
Lundi 16 octobre 2023, Maison des étudiants de l’université de Poitiers. Ce matin-là, c’est bien au-delà de la question sur le genre du mot en français que sont propulsés les étudiantes et les étudiants venus des universités de Coïmbra, Iasi, Iéna, Pavi, Salamanque et de Turku en Finlande, pour participer au 7e Forum de l’Alliance des universités.
Au programme de l’ouverture, Happy Mâle, brillamment porté, voire transporté par les comédiens Athéna Amara, Clément Debœur et le musicien Julien Picard. Une œuvre écrite en 2015, créée en 2018 à Poitiers, chorégraphiée et mise en scène par le phénoménal Eliakim Sénégas-Lajus, directeur artistique et cofondateur de la compagnie Le Théâtre au corps, 28 ans florissants. Une compagnie qu’il a centrée sur « l’exploration scénique des liens entre intime et politique pour mettre en scène la portée politique de nos imaginaires, croiser le théâtre et la danse, inventer des modes de relations conviviaux avec le public ». Il excelle. Une œuvre jouée à ce jour plus de soixante-dix fois, du Festival d’Avignon aux adolescents de dizaines d’établissements scolaires.
La danse et le théâtre surgissent tôt dans l’existence d’Eliakim Sénégas-Lajus. Il a 4 ans lors des premiers éveils corporels au Local ! À 7 ans, commence danse classique et contemporaine, trombone et percussions au Conservatoire de Poitiers. Il est fervent des saisons Les petits devant et les grands derrière. Au collège, au lycée, il choisit les classes arts. A Camille-Guérin, il rencontre la chorégraphe Claire Servant qu’il rejoint à L’Atelier des douze heures de 2009 à 2012, tandis qu’en première et terminale les cours de théâtre de Jean-Pierre Berthommier au Conservatoire occupent autant d’heures qu’au lycée…
Après une prépa près de Paris, en 2015, à 19 ans, il intègre la plus haute école d’interdisciplinarité, l’École nationale supérieure et, parallèlement, développe un parcours d’étude double à l’École supérieure d’art dramatique.
C’est rue d’Ulm qu’il conçoit Happy Mâle. Une série d’impros donne corps et raison au texte d’une actualité criante depuis plusieurs siècles : la domination masculine dans l’espace public et privé, génitrice d’inégalités assujettissant... 98% des femmes de l’humanité. Et c’est à la déconstruction joyeuse et méticuleuse des stéréotypes de genres, fabrique de « garçons » et de « filles », que cette pièce nous conduit à travers un enchaînement vivant de réflexions et de batailles quotidiennes où le public -au cœur- est à la fois témoin-actrice-acteur.
Eliakim Sénégas-Lajus est artiste associé aux saisons 2022-2024 au Meta et au Tap, qui apportent leur soutien à sa 3e création
Vouloir gagner à partager en 2024.
CV express
Relier art, écologie et poétique du vivant dans la proximité du quotidien aux côtés d’artistes éveilleurs œuvrant aux croisements d’enjeux vitaux sur une planète en feu... C’est à cela que je me livre entre 1987 et 2020 par l’organisation d’expositions au Confort moderne, à la galerie Louise-Michel à Poitiers, ou encore à la direction de la Biennale de Melle créée et dirigée entre 2003 et 2015. Aujourd’hui au- trice et photographe émergente. Paru Le vivant unique continent.
J’aime : la liberté, la confiance, le génie naturel des plantes, l’imagination qui étend la mesure du possible, celles et ceux qui se lèvent, contemplent et soulèvent terre et ciel.
J'aime pas : l’ensemble de ce qui nuit à l’existence du vivant humain ou non humain.
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