Stationnement : 
la chasse à la place

Se garer en centre-ville peut se révéler être un vrai parcours du combattant pour les automobilistes. Exemples à Poitiers et Châtellerault, où sont menées deux politiques distinctes.

Rue de la Cathédrale, à Poitiers, les voitures roulent, voire ralentissent mais ne se garent pas. Elles sont plusieurs à emprunter cet axe en plein cœur du centre-ville de Poitiers. Dans le quartier, un collectif s’est même créé pour dénoncer la suppression de dix-sept places de stationnement dans la partie basse de la rue, pour cause de « travaux ».


Au grand dam de certains : 
« Améliorer l’esthétique de notre rue est une chose mais pas au détriment des riverains et des autres usagers. » Avant d’ajouter avec insistance : « Il est déjà difficile de trouver des places proches de nos domiciles. » Et par conséquent en centre-ville. C’est un véritable sujet pour tous les Poitevins et autres automobilistes de passage.


 

Tête-à-queue pour 
les zones gratuites

 

En septembre 2023, la zone de stationnement payant a été étendue à plusieurs espaces en périphérie du centre-ville (les parkings Clain-Bajon et Clain-Sainte-Radegonde, les boulevards Anatole-France et François-Albert). Soit 248 places 
au total. Sans compter la fermeture du parking de l’îlot Tison deux mois plus tôt. Seuls quelques lieux résistent encore : 
les boulevards Chasseigne et Sous-Blossac, l’avenue de la Libération et la rue de l’Intendant-le-Nain. Il faut par ailleurs ajouter les difficultés d’accessibilité (Blossac-Tison), de vétusté (Notre-Dame) ou encore de tarification (Cordeliers) dans les multiples parkings -publics et privés- de la ville.


 

« Repenser l’espace public autrement »

 

« C’est un sujet qui touche tous les Poitevins au quotidien », lance d’emblée Amir Mistrih, adjoint à la Sécurité, à la Tranquillité publique et au Stationnement. La réduction du nombre de places gratuites ? 
« Le passage de certaines zones en payant est un bon remède pour lutter contre la présence des voitures-ventouses », affirme l’élu. Il invite au-delà à « repenser l’espace public autrement ». A savoir réduire la place de la voiture en ville. Une volonté mise en avant par la municipalité écologiste depuis trois ans et demi. Un discours difficile à comprendre pour les automobilistes, rue de la Cathédrale ou ailleurs.

 

Châtelleraut bien pourvue

 

A Châtellerault, la politique de stationnement est plutôt bien accueillie. Et pour cause, « nous sommes l’une des villes les moins chères », se réjouit Michel Fresneau, adjoint en charge de la Voirie et du Stationnement. De nombreux parkings gratuits sont proposés. Quant aux stationnements payants, « nous avons instauré une heure de gratuité afin de redynamiser le centre-ville », explique l’élu. Quid des cyclistes ? Là encore, Michel Fresneau a la réponse : « Dans le cadre du plan vélo, nous avons augmenté le nombre d’arceaux et allons mettre en place deux nouveaux kiosques en 2024. » L'association A Vélo Châtellerault s'apprête de son côté à mettre en ligne les résultats de son enquête sur les zones commeciales.