La Cité, parole aux quartiers

Dans le podcast La Cité, Mélodie Besnier va à la rencontre des habitants et habitantes de quartiers de Poitiers. Pour leur donner la parole, la Poitevine d’adoption s’est initiée à la création sonore.

Claire Brugier

Le7.info

La Cité. A l’origine, Mélanie Besnier avait imaginé d’autres intitulés à son podcast mais celui-ci a fini par s’imposer par sa simplicité. « Cité », « quartier », « banlieue », qu’importe le nom donné à ces territoires souvent stigmatisés. Ils sont au cœur des entretiens menés par la jeune femme de 29 ans, arrivée à Poitiers en 2014. « Je suis originaire du Mans. Jusqu’à l’âge de 20 ans, j’ai grandi dans le quartier des Sablons. Or j’ai réalisé que ce n’était pas normal que je ne me retrouve pas dans ce que je lis, écoute, regarde… » 
Mélodie, accompagnatrice sociale de profession, a donc pris son bâton de pèlerine, ou plutôt son micro pour aller l’offrir aux habitants et habitantes des quartiers. Le podcast La Cité donne la parole à sept d’entre eux. Mélodie les interroge sur leur rapport au territoire qu’ils habitent -les Trois-Cités, Saint-Eloi- à travers « un point particulier de leur identité » : 
l’immigration pour Etienne, Togolais arrivé en France pour ses études, sa trajectoire d’éducateur spécialisé pour Toura, sa qualité de musulmane pour Aïssata, son expérience de femme cisgenre et métisse pour Salomé… « Je souhaite montrer que les personnes qui vivent dans ces quartiers ne sont pas uniquement des jeunes hommes, comme le veut souvent l’imaginaire collectif. »

Ecriture et montage

Avant de se lancer dans les enregistrements l’été dernier, Mélodie était une simple auditrice. « Je suis très friande de podcasts, j’en écoute beaucoup, de fiction mais aussi des récits de vie, autour de thèmes comme le féminisme, le racisme… » Pour passer côté production, elle a glané les bases de la création sonore et consacré plusieurs mois à l’écriture. De sa voix, elle contextualise les entretiens, expliquant les réticences de l’un, l’enthousiasme d’un autre. « Ce n’est pas facile de se livrer à quelqu’un que l’on ne connaît pas. Mais tous les sept ont un message à faire passer. Et ils apprécient leur quartier. » Chaque entretien, d’une à deux heures, est réduit à une séquence de 
20 à 45 minutes. « Il y a un gros travail de montage », remarque Mélodie qui, pour illustrer cette première série, a choisi des visages dessinés façon Cocteau dont les traits s’emmêlent pour en former un autre, pluriel. Tout un symbole.

Le 5e podcast de La Cité sera accessible sur les plateformes à partir du 5 février. Instagram lacitépodcast.

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