L’Afpa, leur tremplin

Depuis 2020, l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) accompagne les jeunes en décrochage scolaire et notamment les mineurs non accompagnés. Objectif : les aider à trouver une formation et leur place dans la société.

Charlotte Cresson

Le7.info

« En six mois, devenez un ouvrier qualifié »… Ou découvrez l’univers de l’alternance et de l’apprentissage. Depuis 2020, l’Afpa propose aux adolescents de 16 à 18 ans d’intégrer la Promo 16-18 pour les aider à trouver leur voie professionnelle et lutte ainsi contre le décrochage scolaire (Le 7 n°514). 
Ce dispositif permet également aux mineurs non accompagnés (MNA) de s’en sortir grâce à l’emploi. Ils représentent une part importante des effectifs, comme à Chasseneuil-du-Poitou, où « quasiment 50% des 30 jeunes sont des MNA ». Répartis au sein de deux groupes distincts pour une durée de 
quatre mois, ils « ont conscience que l’Afpa est une chance pour eux », selon Doriane Ostrowski, conseillère en insertion professionnelle. Étrangers au parcours difficile, certains d’entre eux ne maîtrisent pas encore le français et n’ont pas fréquenté l’école depuis longtemps. Alors « des cours de remise à niveau en français et en maths sont proposés ». A l’Afpa, les jeunes construisent leur projet professionnel mais pas seulement. « L’objectif est de les rendre autonomes, leur faire reprendre un rythme mais surtout leur redonner confiance », 
souligne Julien Largeau, également conseiller en insertion. La structure accompagne ces ados à travers diverses activités comme la visite de centres de formations, l’élaboration de lettres de motivation et CV, du sport ou l’apprentissage du code de la route. « On fait ressortir leurs compétences avec des activités concrètes », indique Julien Largeau. Partenaire de la Mission locale ou encore du CIO, l’Afpa aide ses étudiants à trouver des stages pouvant déboucher, à terme, sur une formation ou un emploi. 


Un esprit de solidarité

Les Promos 16-18 changent toutes les treize semaines. « Au début, ils sont assez réservés, puis ils s’ouvrent et deviennent comme une famille. » Logés par le Département dans des hôtels et appartements des alentours, les MNA, comme leurs camarades, ne seront pas « lâchés à la fin des quatre mois s’ils ne trouvent pas de formation ». Confrontés aux préjugés, aux places limitées dans les formations ou auprès des patrons, ces jeunes pourront se diriger vers un service civique, l’École de la 2e chance ou bénéficier du Contrat d'engagement jeune à l’issue de leur passage par l’Afpa. Mais « une bonne partie est susceptible d’aller en apprentissage courant septembre », 
se réjouit Doriane Ostrowski. Certains ont déjà une idée précise de ce qu’ils veulent faire comme Mohammed, 17 ans, qui souhaite devenir conducteur poids lourds. D’autres hésitent encore. Régis, 17 ans, est tenté par plusieurs métiers dans le bâtiment, la mécanique ou encore la boulangerie. La relève de cette Promo 16-18 intégrera l’Afpa le 8 avril prochain.

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