Hier
La Vienne abrite 12 577 associations, en ville mais aussi à la campagne où, plus encore qu’ailleurs, elles sont un élément d’attractivité mais aussi créatrices de lien social. Tout n’est pourtant pas toujours fait pour faciliter leur subsistance.
Ils ne sont pas plus nombreux que les doigts d’une main. Pourtant, depuis cinq ans, les bénévoles de l’association Savigny les légendes proposent une quinzaine de spectacles son et lumière chaque année. Où ? A Savigny-sous-Faye, un petit village d’à peine 380 âmes posé sur la D73, entre Lencloître et Monts-sur-Guesnes. Cette programmation a attiré 2 800 spectateurs en 2023, plus qu’en 2022 et moins qu’en 2024, espère le président qui n’entend pas s’arrêter là, même si « c’est compliqué, convient Hervé Wojtowicki. Mais l’objectif est de faire revivre le village, de recréer du lien social. » Cette motivation, commune à bien des associations, l’est plus encore en milieu rural où la moindre densité de population réduit de fait le nombre de bénévoles potentiels. Malgré tout, les associations (12 577 dans la Vienne soit 1 pour 35 habitants) sont réparties de manière assez homogène et l’écosystème se révèle incroyablement vivant : plus d’une association est créée chaque jour dans le département ! Déjà 230 sont nées en 2024, contre 493 en 2023, 418 en 2022… Parallèlement d’autres ont été dissoutes ou mises en sommeil, parce que les bonnes volontés avaient vieilli, ou bien s’étaient lassées, ou bien… Afin de compléter les pointillés mais aussi, au-delà du constat, de « dégager des propositions », le président de l’Association des maires ruraux de la Vienne Cyril Cibert mène précisément depuis avril, et jusqu’en août, une « mission relative à la vie associative en ruralité ». Une mission ministérielle confiée à dessein au premier magistrat d’une petite commune…
13 540 salariés
« Beaucoup d’associations en milieu rural manquent de moyens, leurs dirigeants vieillissent, elles ne savent pas comment se faire accompagner… », note Cyril Cibert, conscient de l’étendue du chantier. Après les Hauts-de-France, l’Ariège et avant les Vosges, le maire de Chenevelles a pris soin de consulter les forces vives de la Vienne la semaine dernière. Il a réuni à Thuré des associations œuvrant dans des domaines aussi variés que les services à la personne, le spectacle vivant, le patrimoine, la pêche, le foot… Et, de Port-de-Piles à Lathus en passant par Saint-Julien-l’Ars, les doléances convergent : « C’est un vrai parcours du combattant pour aller chercher des subventions ! » « Nous ne sommes pas considérés par la mairie comme des spécialistes de ce que l’on fait mais comme des baltringues ! » « On fait bosser les associations à la place de l’administration »… Mais aussi : « Est-ce que les heures de bénévolat ne pourraient pas être valorisées en trimestres de retraite ? » « Il manque une sorte de facilitateur qui fasse le lien au niveau local »… Des dispositifs existent déjà, le Compte engagement citoyen pour valoriser les heures de bénévolat, le Certificat de formation à la gestion associative ou le réseau Guid’Asso, mais encore faut-il les connaître. Pourtant, avec leurs 13 540 salariés, les associations (1 219 sont employeuses) représentent 12,6% des effectifs du secteur privé dans la Vienne, moins que l’industrie (18,6%) mais plus que la construction (8,5%) ou l’hôtellerie-restauration (6%), pour une masse salariale brute de 302,7M€ en 2023. Et combien de bénévoles…
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