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A Poitiers, l’Association des familles de traumatisés crâniens et cérébrolésés (AFTC) propose une alternative à l’accueil familial et aux structures médicalisées. Visite.
Considéré comme une étape dans le parcours d’accidentés de la vie, le dispositif habitat inclusif de l’Association des familles de traumatisés crâniens et cérébrolésés (AFTC) accueille depuis 2016 jusqu’à cinq locataires dans le quartier des Montgorges, à Poitiers. « Ce sont des personnes qui ont passé beaucoup de temps en rééducation(*) et qui peuvent trouver ici une alternative entre des structures très médicalisées et la vie chez leurs parents », indique Marie-Françoise Del Degan, membre de l’AFTC. Aujourd’hui, ils sont quatre à partager ce lieu de vie, et à louer leur propre appartement au rez-de-chaussée d’une résidence sécurisée. L’ambiance y est conviviale et chaleureuse. « Il s’agit de T2 de 53m2 qui ont été adaptés au handicap par le bailleur Ekidom. » Cette configuration permet d’ailleurs à Stéphanie, victime d’un AVC, de se déplacer aisément avec son fauteuil roulant et d’inviter ses amis et sa famille. « Ils sont ici chez eux. » Côté financement, la structure peut compter sur le Conseil départemental. « Les locataires, sous tutelle ou curatelle, perçoivent l’allocation aux adultes handicapés (AAH) pour le loyer. »
« Faire avec eux »
Au quotidien, les locataires sont épaulés par deux auxiliaires de vie sociale (AVS) du CCAS. Entre 8h et 21h, ces dernières aident à la toilette ceux qui en ont besoin, font à manger et restent à l’écoute. Un objectif : « Ne pas faire à leur place mais faire avec eux ». « Notre travail, c’est gérer le quotidien », résume Nathalie, « présente depuis le début », à l’instar de Thierry, locataire de la première heure, victime d’un accident de la route et ravi de cette structure atypique. « J’aime bien être indépendant, je vais au resto tout seul. » Des activités favorisant l’autonomie sont organisées par Sandra Garestier, animatrice-coordinatrice du lieu, présente trois jours par semaine. Ainsi, différentes sorties se déroulent avec le Groupe d’entraide mutuelle (Gem) de Bel-Air ou avec Audacia. La très sportive Maëlle, rescapée d’un accident de vélo, peut aussi pratiquer la boxe et le taekwondo adapté. Un appartement vacant attend aujourd’hui son prochain locataire. Condition indispensable : « il faut aimer partager. Au moins un repas par jour se prend dans la salle commune. »
Renseignements auprès de Sandra Garestier, animatrice-coordinatrice au 06 13 66 84 16 et sandragarestier.aftc@gmail.com.
(*) 80% des traumatismes crâniens ont pour origine un accident, avec comme conséquences des séquelles physiques et cérébrales. Les cérébrolésés sont, eux, victimes en majorité d’accidents vasculaires.
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