
Hier
Alpha, fort mais suffocant
Après les succès de Grave et Titane, Julia Ducourneau dérange une nouvelle fois les spectateurs en proposant une fable sur les années sida. Malgré le potentiel, la magie n’opère pas.
Des masques et du gel hydroalcoolique. Le bureau à la maison. Des barrières sanitaires érigées en rempart infranchissable. Le monde entier à l’arrêt. Cinq ans déjà d’une crise sanitaire planétaire, qui nous a obligés à un repli manu militari un certain mardi 17 mars 2020, à midi pétante. C’était hier et c’est si loin. Et en même temps, tout le monde s’en souvient. Les années ont passé, le virus a reculé, désormais mezzo voce. Alors qu’un autre fléau nous guette sur fond de guerre, l’heure a sonné d’un ultime coup d’œil dans le rétroviseur. Car le/la Covid-19 a bouleversé nos vies, au-delà même de l’enfermement du premier printemps. Certains sont marqués dans leur chair (cf. p. 4), d’autres ont grandi « avec » le coronavirus comme boussole. Mais que faut-il retenir ? Autrement dit, le monde d’après vanté par quelques oracles est-il meilleur ? Pas certain. Le temps confiné a agi comme un ralentisseur. D’aucuns ont ensuite accéléré pour changer de vie, de boulot ou déménager en quête d’un idéal. Mais, au fond, beaucoup ont repris leurs habitudes d’avant-crise. On a tous le droit à l’oubli. Au fond, c’est ce qui nous aide à vivre.
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